Traitement des tumeurs des voies aérodigestives supérieures : faut-il mettre une sonde de gastrostomie prophylactique ? - 16/03/19
Résumé |
Discipline |
Clinique.
Introduction et but de l’étude |
Les patients atteints d’un cancer des voies aérodigestives supérieures (VADS) sont souvent dénutris avant et pendant leur traitement. La sonde de gastrostomie prophylactique s’est avérée être un outil efficace pour assurer une alimentation suffisante. Cependant, il n’existe pas d’algorithme capable d’identifier les patients à haut risque de dénutrition. Le but de cette étude a été de décrire la prise en charge nutritionnelle, d’évaluer l’impact de la mise en place prophylactique d’une gastrostomie et d’identifier des facteurs prédictifs de dénutrition.
Matériel et méthodes |
Cette étude rétrospective inclus 152 patients atteints de cancer des VADS traités par chirurgie, radiothérapie ou chimiothérapie entre le 1er janvier 2015 et le 31 décembre 2017 au CHU de Saint-Pierre (Bruxelles). Les caractéristiques nutritionnelles, tumorales et thérapeutiques ont été rapportées et évaluées avant et après traitement. Des tests statistiques ont été réalisés dont notamment une régression logistique pour identifier les facteurs associés à la dénutrition.
Résultats et analyse statistique |
La mise en place d’une sonde de gastrostomie prophylactique a été effectuée chez 41 patients sur 152 en raison d’un index de masse corporelle bas, d’une dénutrition sévère et d’un trouble de l’ingestion orale, sans prendre en considération la localisation tumorale, le stade tumoral et le plan thérapeutique.
La comparaison du groupe avec sonde prophylactique et du groupe sans sonde prophylactique montre une différence significative en terme de réhospitalisation (p=0,042), perte de poids relative (p<0,0001), dysphagie, dénutrition sévère et dégradation de l’état général (p=0,001). Aucune différence significative n’a été observée quant aux complications infectieuses et/ou fistules post-opératoires.
Dans le groupe des patients sans gastrostomie prophylactique, en analyse univariée, une atteinte ganglionnaire, des troubles de l’ingestion orale, un traitement par radiochimiothérapie et une localisation hypopharyngée ou nasopharyngée étaient des facteurs prédictifs significatifs de dénutrition, avec un seuil de perte de poids relatif de 5 %.
Conclusion |
Notre étude a démontré les avantages d’une gastrostomie endoscopique percutanée prophylactique en termes de réhospitalisation, perte de poids, dysphagie, dénutrition sévère et dégradation de l’état général. Elle précise les indications de mise en place sur base des facteurs prédictifs de dénutrition.
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Vol 33 - N° 1
P. 74 - mars 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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