La sarcopénie est sous-diagnostiquée chez les patients atteints de cancer métastatique : résultats de l’étude SCAN - 16/03/19
Résumé |
Discipline |
Clinique.
Introduction et but de l’étude |
L’étude SCAN est une étude nationale visant à mesurer la prévalence de la sarcopénie chez les patients atteints d’un cancer métastatique (pts) et à étudier la relation entre la sarcopénie et la survenue de toxicités des traitements.
Matériel et méthodes |
L’étude a été réalisée sur un mois en septembre-octobre 2017 et a inclus des pts atteints d’un cancer métastatique du côlon, poumon, prostate, sein ou rein, avec un traitement anticancéreux continu, et disposant d’un scanner permettant de mesurer l’indice musculaire squelettique (SMI) en L3. Les caractéristiques cliniques comprenaient l’état fonctionnel, l’échelle visuelle analogique des ingesta (échelle 0–10) et la mesure de la force musculaire à l’aide d’un dynamomètre hydraulique manuel JAMAR. L’évaluation par l’oncologue était enregistrée indépendamment du résultat du scanner. Toute toxicité entraînant une interruption du traitement était considérée comme une toxicité limitante aiguë (ALT).
Résultats et analyse statistique |
Au total, 779 pts ont été inclus (âge moyen 65,1±11,8 ; 34 % supérieur à 69 ans). Le site tumoral était le côlon (37 %), le poumon (26 %), le sein (22 %), le rein (8 %) et la prostate (7 %). Dix-neuf pour cent étaient PS2+. Ils étaient sous chimiothérapie cytotoxique (69 %), thérapie ciblée (40 %) ou immunothérapie (15 %). À l’inclusion, 28 % étaient en surpoids et 12 % obèses et 61 % avaient perdu du poids depuis le diagnostic du cancer. La prévalence de la sarcopénie était de 68 % avec une prévalence spécifique du côlon 70 %, du poumon 70 %, du sein 54 %, du rein 77 % et de la prostate 93 %, et 36 % chez les patients obèses. La présence de sarcopénie était associée à une amyotrophie clinique de la cuisse (43,8±7,1 vs 47,6±7,6, p<0,01), une circonférence faible (26,9±4,2 vs 29,0±4,5cm ; p<0,01) et des apports oraux (7,8±2,4 vs 8,4±2,1, p<0,01). L’évaluation de la sarcopénie par l’oncologue était médiocre (49 % de concordance avec le scanner ; 53 % chez les pts obèses). La survenue d’ALT était de 11 % chez les patients sarcopéniques contre 7 % chez les patients non sarcopéniques (p=NS). Et les toxicités de grade 3 ou 4 ont tendance à être plus fréquentes (8 % contre 6 % ; p=NS). Les conseils diététiques et le soutien nutritionnel étaient très insuffisants chez les sarcopéniques (34 % et 28 % respectivement).
Conclusion |
La sarcopénie était très fréquente chez les patients atteints de cancer métastatique sans association statistique à la survenue d’événements liés au traitement. Cependant, la sarcopénie est souvent non détectée et insuffisamment prise en charge. Une tomodensitométrie L3 et une étroite collaboration entre oncologue et radiologue pourraient permettre de détecter plus tôt la sarcopénie.
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Vol 33 - N° 1
P. 9 - mars 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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