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Les nourrissons dont l’alimentation est exclusivement lactée sont-ils capables de compenser des modifications de la densité énergétique du lait lors du repas suivant ? (Prix SFN 2015) - 16/03/19

Doi : 10.1016/j.nupar.2019.01.392 
C. Schwartz , P. Brugaillères, S. Issanchou, S. Nicklaus
 CSGA, Inra, Dijon, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Discipline

Expérimental/mécanismes cellulaires et moléculaires.

Introduction et but de l’étude

Un gain de poids trop rapide dans les premiers mois de vie est un facteur de risque de développement de surpoids et d’obésité (Stettler & Iotova, 2010). Comprendre les facteurs permettant le maintien de l’équilibre de la balance énergétique chez les nourrissons est donc crucial. Être capable d’ajuster les quantités consommées en fonction de la densité énergétique (DE) des aliments est une façon d’équilibrer la balance énergétique, à dépense énergétique constante. Les travaux de Fomon (1975) et Timby (2014) attestent que les nourrissons dont l’alimentation est exclusivement lactée sont capables, après un apprentissage, d’apprendre à ajuster les quantités de lait en réponse à une modification de la DE. Dans quelle mesure sont-ils capables d’un tel ajustement d’un repas à l’autre ? Aucune étude expérimentale permettant de répondre à cette question n’a été publiée à ce jour.

Matériel et méthodes

Pour répondre à cette question, une mesure de réactivité à la DE a été développée sur la base du paradigme de compensation calorique classiquement utilisé chez l’enfant plus âgé ou l’adulte. Ce paradigme permet d’évaluer dans quelle mesure le sujet ajuste sa prise alimentaire lors d’un repas ad libitum, suite à l’ingestion d’un aliment de DE plus ou moins élevée. Ainsi, environ 15 jours avant le démarrage de la diversification alimentaire (date décidée par les parents), les parents et leur nourrisson sont venus deux fois au laboratoire. Chaque jour de suivi, les nourrissons ont reçu une première prise alimentaire à domicile : un biberon de lait dont la DE était modifiée de+ou20 % par rapport à la DE de leur lait habituel (selon un ordre contrebalancé). La prise alimentaire suivante (du même jour) avait lieu au laboratoire où leur était proposé un biberon de lait d’une DE habituelle (moyenne=67 Kcal/100mL), à consommer en ad libitum. Le relevé des quantités consommées à domicile et au laboratoire a permis de calculer un score COMPX. Ce score traduit la capacité du nourrisson à ajuster sa prise alimentaire en réponse à l’apport calorique du repas précédent. Lorsque l’ajustement est parfait, le score COMPX=100 %. Si ce score est <100 %, cela traduit une sous-compensation. Des questionnaires ont permis de collecter certaines caractéristiques maternelles et enfantines. L’étude a reçu un avis favorable du CPP Est-I (2015-A00014-45).

Résultats et analyse statistique

Un score COMPX a pu être calculé pour 27 nourrissons (15 filles/12 garçons) à 4,4±0,7 mois. Les nourrissons sous-compensent avec un COMPX moyen significativement inférieur à 100 % : COMPX=30±56 % (N=27 ; t=−6,49 ; p<,0001), comme déjà observé chez des enfants plus âgés ou des adultes.

Conclusion

À court terme, les nourrissons en alimentation lactée exclusive n’ajustent que partiellement leur prise énergétique après la modification de l’énergie apportée (DE±20 %) lors de la prise lactée précédente. En termes de perspectives, cette mesure de compensation calorique à court terme sera mise en lien avec des données sur l’historique d’alimentation lactée et du tempérament alimentaire.

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Vol 33 - N° 1

P. 90 - mars 2019 Retour au numéro
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