Mise en place d’une hyperphagie associée à une adaptation jéjunale et colique dans un modèle de grêle court chez le rat - 16/03/19
Résumé |
Discipline |
Expérimental/mécanismes cellulaires et moléculaires.
Introduction et but de l’étude |
Le syndrome de grêle court (SGC) résulte d’une résection étendue de l’intestin et se caractérise par une insuffisance intestinale chronique. Des adaptations spontanées (hyperphagie, microbiote dysbiotique, adaptation morpho-fonctionnelle) sont observées chez les patients SGC. Nous avons validé un modèle murin de SGC et montré que dès 7jours après résection une adaptation intestinale se met en place avec hyperplasie colique et augmentation de l’expression et de la sécrétion de nombreuses hormones gastro-intestinales (GLP-2, GLP-1, PPY mais aussi de la ghréline). Parallèlement, une forte augmentation de l’expression des neuropeptides orexigènes hypothalamiques (AgRP et NPY) a été observée (Gillard et al., 2016). L’objectif de cette étude était d’analyser l’adaptation à long terme (21jours post-op.) de ce modèle murin de résection étendue de l’intestin avec anastomose jéjuno-colique (IRJC).
Matériel et méthodes |
Des rats Wistar ont subi une résection de 75 % d’intestin grêle, de la valve iléo-caecale et une colectomie partielle (IR) ou une transsection intestinale (sham). La perte de poids et la prise alimentaire ont été mesurées quotidiennement pendant 21jours. Le jour du sacrifice, du sang a été prélevé (dosages d’albumine, d’entérhormones) ainsi que l’hypothalamus, l’intestin grêle et le colon restants. Les fragments intestinaux et coliques ont été fixés pour des analyses morphométriques ou congelés pour analyse par RT-qPCR des ARNm du proglucagon, PYY, Pept1. Les ARNm codant pour les neuropeptides hypothalamiques (AgRP, NPY…) ont également été quantifiés par RT-qPCR. Les résultats sont exprimés en moyenne±esm et analysés par des tests non paramétriques.
Résultats et analyse statistique |
Sept jours après la résection les rats IRJC avaient perdu 20 % de leur poids initial, comme précédemment décrit (Gillard et al., 2016) et leur prise alimentaire était similaire à celle des rats sham. À 14jours post-opératoires certains rats IRJC ont repris du poids, et à J21 les rats IRJC ne présentaient plus que 10 % de perte de poids par rapport au poids initial. La prise alimentaire des rats IRJC a augmenté à J8 post-opératoire, s’est stabilisée entre J14 et J21 et était significativement plus importante que celle des rats sham (+65 % p<0,001). Cette hyperphagie est associée à l’augmentation de l’expression des neuropeptides hypothalamiques orexigènes, qui a débuté à J6 et est encore observée à J21 (AgRP : ×3,8, p<0,01 vs sham et NPY ×2, p<0,01 vs sham). À J21, l’hyperplasie de la muqueuse colique restante s’accompagne d’une hyperplasie de la muqueuse jéjunale. Une adaptation fonctionnelle avec une augmentation de l’expression de transporteurs de nutriments (Pept1…) et des taux d’ARNm d’entérohormones du tractus gastro-intestinal est aussi rapportée.
Conclusion |
Ces résultats indiquent que l’adaptation se poursuit avec mise en place d’une hyperphagie probablement secondaire à l’augmentation des neuropeptides orexigènes. L’augmentation de la surface d’échange participe également à l’amélioration de la fonction d’absorption. Ce modèle murin de SGC nous permet maintenant de développer des approches thérapeutiques pour augmenter ces adaptations [1 ].
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Vol 33 - N° 1
P. 97 - mars 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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