L’encéphalite limbique et l’association d’anticorps anti-?-aminobutyrique-acide-B (GABAB1) et anti-acid glutamique-decarboxylase (GAD)–une entité rare - 27/03/19
Résumé |
Introduction |
L’encéphalite limbique (EL) est souvent associée à des auto-anticorps spécifiques. L’association d’anticorps anti-γ-Aminobutyrique-acide-B (GABAB1) et anti-acid-glutamique-decarboxylase (GAD) est rare, et fréquemment paranéoplasique.
Observation |
Patiente de 50 ans, diabétique, présente une faiblesse proximale des membres inférieurs ainsi que des crises d’épilepsie évoluant rapidement vers un état de mal épileptique pharmaco-résistant nécessitant une sédation. L’IRM cérébrale révèle une hyperintensité T2 des hippocampes, symétrique. L’analyse du liquide céphalo-rachidien (LCR) montre une hyperleucorachie à 38M/l. Le bilan infectieux et immunologique revient négatif. En raison de la clinique hautement suggestive, de l’IRM, du résultat du LCR et de la présence d’anticorps anti-GABAB1 et anti-GAD dans le sang, le diagnostic d’EL est retenu. Un PET-FDG-CT révèle un hypermétabolisme mésio-temporal bilatéral, ainsi qu’un nodule thyroïdien, qui sera ponctionné montrant une néoplasie folliculaire oncocytaire. Un traitement par immunoglobulines et corticoïdes est instauré, suppléé par du rituximab, qui est rapidement arrêté en raison d’un syndrome de Lyell sévère. L’évolution est lentement favorable avec disparition des crises sous traitement d’immunoglobulines I.V. 1×/mois pendant 6 mois avec ensuite un espacement progressif des cures et introduction du mycophénolate mofetil 2g/jour. La patiente garde d’importantes séquelles neuropsychologiques (amnésie globale, ralentissement), mais est cliniquement stable. L’IRM à 1 an montre une sclérose hippocampique sans nouvelle lésion.
Discussion |
L’association d’anticorps anti-GABAB1 et anti-GAD est rare. Huit cas ont été décrits, dont 37,5 % idiopathiques, 62,5 % paranéoplasiques. Le phénotype semble diffèrent de l’EL avec un seul anticorps, se manifestant par une épilepsie pharmaco-résistante. L’EL à anti-GAD est plus rarement paranéoplasique (26 %). La réponse au traitement est variable et dépend de la pathologie tumorale sous-jacente, ou de la sévérité de l’épilepsie.
Conclusion |
La recherche d’anticorps anti-GABAB1 et anti-GAD devait être effectuée en cas d’EL séronégative et une recherche active de tumeur s’impose.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : GAD, GABAB, Encéphalite limbique
Plan
Vol 175 - N° S1
P. S143 - avril 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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