La neuropathie optique toxique est la forme la plus fréquente des neuropathies optiques bilatérales. Elle représente une urgence diagnostique vu que l’atteinte visuelle demeure réversible aux stades initiaux.

Le but de notre étude est d’étudier les caractéristiques cliniques et étiologiques des neuropathies optiques (NO) toxiques.

Etude rétrospective concernant 15 cas de NO toxiques colligés sur une période de 9 ans dans les services d’Ophtalmologie et de Neurologie Habib Bourguiba de Sfax, allant de 2009 à 2018. Un examen ophtalmologique complet comportant la mesure de l’acuité visuelle (AV),un fond d’œil (FO), une tomographie en cohérence optique (OCT) et un PEV étaient réalisés chez tous nos patients. Le traitement consistait à l’éviction de l’agent causal, une supplémentation vitaminique et parfois à la corticothérapie.

Nos patients étaient de sexe masculin et de moyenne d’âge de 37,2 ans. L’intoxication alcoolo-Tabaqique était notée dans 5 cas. Trois patients consommaient le Diluant. L’intoxication au CO était notée chez 2 cas. Elle était due aux méthanol, Toluène, radiations ionisantes, l’éthambutol et l’isoniazide respectivement dans 5 cas. La NO était révélée par une baisse de l’AV dans 8 cas et une cécité chez 7 malades. Le FO objectivait 6 cas d’œdème papillaire bilatéral et 3 cas d’atrophie optique. L’évolution était favorable que dans 4 cas.

La NO toxique reste un diagnostic d’élimination. La baisse de la vision est progressive et presque toujours bilatérale. La cécité et la présence d’un œdème papillaire sont rares. Le traitement repose sur l’éviction du toxique. Les corticoïdes (utilisés pour 8 de nos patients) et l’oxygénothérapie hyperbare pour la NO radique sont sans succès notable.

Les NO toxiques évoluent souvent à bas bruit. L’arrêt définitif du toxique est impératif, conditionnant la récupération fonctionnelle, qui est d’autant meilleure que le diagnostic était précoce.