Encéphalopathie toxique hippocampique non réversible chez deux gros consommateurs de cannabis - 27/03/19
Résumé |
Introduction |
L’utilisation récréative du cannabis est parfois responsable de troubles neurovasculaires ou neuropsychiatriques. Nous décrivons deux cas inédits d’encéphalopathie toxique hippocampique aiguë et persistante, par consommation chronique de cannabis.
Observation |
Deux hommes, âgés de 38 et 32 ans, gros consommateurs de cannabis (10 à 15joints/j) et avec un antécédent d’épilepsie généralisée récente sous monothérapie sont hospitalisés en soins intensifs pour encéphalopathie fébrile avec trouble de la vigilance, rhabdomyolyse et insuffisance rénale aiguë. Le bilan élimine les étiologies infectieuses, auto-immunes ou paranéoplasiques. Les tests toxicologiques sont exclusivement positifs au cannabis. L’EEG ne retrouve pas d’activité épileptique. L’IRM montre des hypersignaux hippocampiques bilatéraux, en diffusion avec restriction de l’ADC, T2 et FLAIR, sans autre anomalie structurelle. Un des patients a reçu un traitement probabiliste par immunoglobulines intraveineuses. La fonction rénale et les CPK se normalisent en quelques jours et l’IRM en quelques semaines. Pourtant, le bilan neuropsychologique réalisé après normalisation de la vigilance montre une atteinte sévère, isolée de la mémoire épisodique, avec trouble du stockage et de la consolidation, persistant après plus de trois mois de l’épisode aigu. Chez le premier patient, la reprise du cannabis après 6 mois s’est accompagnée d’un nouvel épisode d’encéphalopathie avec troubles de la fonction rénale et rhabdomyolyse.
Discussion |
Le Δ-9-tétrahydrocannabinol et le cannabidiol agissent sur les récepteurs cannabinoïdes CB1, fortement exprimés dans les hippocampes. Le cannabis naturel ou de synthèse est connu pour être responsable de troubles cognitifs, épileptiques et rénaux. Cependant, l’encéphalopathie toxique hippocampique non réversible associée à une insuffisance rénale aiguë et à une rhabdomyolyse chez le gros consommateur de cannabis n’a jamais été décrite.
Conclusion |
La description de ce nouveau syndrome d’encéphalopathie toxique hippocampique liée au cannabis doit alerter sur les dangers de cette drogue à l’heure de la généralisation mondiale de sa consommation.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Cannabis, Hippocampe, Encéphalopathie
Plan
Vol 175 - N° S1
P. S29 - avril 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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