Les troubles mnésiques, plus particulièrement ceux de la mémoire épisodique verbale (MEV) représentent une doléance cognitive fréquente chez les patients atteints de sclérose en plaques (SEP).

Déterminer la fréquence de l’atteinte cognitive chez une population atteint d’une SEP au stade précoce via l’atteinte des différents processus cognitifs contribuant à la MEV.

Nous avons porté une étude prospective sur des SEP rémittente récurrente,diagnostic retenu selon les critères de McDonald 2010,suivis au Service de Neurologie de CHU Fattouma Bourguiba Monastir. Les critères d’inclusion sont une durée d’évolution≤3 ans, un score EDSS≤2,5 et n’ayant pas un trouble de la mémoire au questionnaire QDV SEP 59. La batterie d’évaluation cognitive était la BcCog SEP qui comporte la SRT pour l’étude de la MEV. Treize témoins ont été appareillés.

Vingt-trois patients tunisiens ont été sélectionnés (15 F/8 H). Trois formes familiales. Mode de début : mono-symptomatique (68 %) pluri-symptomatique (34 %). Âge moyen de début : 25 [17–42]. EDSS moyen : 1,45. La fréquence de l’atteinte cognitive : 73,91 %. La fréquence de l’atteinte de la MEV : 34,78 % (certaine dans 95,2 % des cas) : Rappel Libre (27 %), Apprentissage (27 %), Rappel Différé (31,8 %). La MEV était intact chez nos témoins.

L’atteinte de la MEV est sous-estimée malgré sa fréquence (40–65 % dans la littérature) dès un stade précoce (50 % des patients atteints dans notre série). L’atteinte des domaines de la récupération (majoritaire dans notre étude), encodage et stockage sont discutées dans la littérature. L’impact des caractéristiques de la maladie sur les capacités de la MEV est un facteur majoritairement négligé.

L’atteinte des domaines cognitifs de la MEV dans la SEP sont sous-évaluées. Leur dépistage est important vu sa fréquence dès un stade précoce, afin d’optimiser une rééducation cognitive et un traitement adapté.