Les dissections artérielles du sujet jeune se distinguent par leur caractère douloureux. Une particularité des dissections du sujet plus âgé est le caractère indolore ayant pour conséquence un retard diagnostique.

Le premier est un homme de 67 ans, hypertendu et fumeur sevré pris en charge pour un déficit sensitivo-moteur brachio-facial droit et une aphasie d’apparition brutale avec IRM initiale normale, n’ayant été ni thrombolysé ni thrombectomisé. L’IRM de contrôle réalisée le lendemain a permis la découverte de lésions ischémiques sylviennes superficielles gauches et une sténose serrée de l’artère carotide interne gauche dans sa portion supra bulbaire haute. Devant cette sténose de localisation atypique, un complément d’IRM avec séquence 3dT1 BRAINVIEW a été réalisé. La découverte d’un hématome de paroi a posé le diagnostic de dissection carotidienne gauche. Le deuxième est une femme de 66 ans adressée en consultation pour un ptosis non douloureux de l’œil droit évoluant depuis plusieurs semaines. L’IRM a révélé la présence d’un faux anévrysme sous pétreux associé à une sténose modérée et étendue à l’ensemble de l’axe carotidien droit. Cette patiente présentait en fait un syndrome de Claude-Bernard-Horner droit incomplet en rapport avec une dissection indolore de la carotide interne droite non compliquée.

Ces deux cas illustrent que les dissections carotides peuvent survenir à tout âge. La difficulté du diagnostic est liée au caractère indolore et à la coexistence possible d’autres causes d’infarctus cérébral, ce qui n’était pas le cas chez nos patients. Les séquences dédiées à la recherche de dissection ne doivent donc pas être réservées aux sujets jeunes.

Les dissections carotides existent chez le sujet de plus de 65 ans et sont souvent indolores. Ce piège diagnostique expose nos patients à un risque de retard de prise en charge.