Les formes progressives de scléroses en plaques (SEP) résultent de mécanismes à prédominance métabolique, aboutissant à une hypoxie relative du système nerveux central. La biotine semble offrir des résultats encourageants.

Évaluer l’impact fonctionnel en vie réelle d’un traitement par biotine durant un an chez des patients présentant une SEP progressive au CHU de Grenoble.

Nous avons réalisé une évaluation prospective sur 12 mois chez des patients présentant une SEP progressive, avec score EDSS supérieur ou égal à 4, pour lesquels un traitement par biotine était initié. Nous avons évalué la marche (TWF25), le handicap (EDSS), d’autres paramètres fonctionnels et des auto-questionnaires à l’inclusion et à 12 mois (M12). Les patients étaient considérés comme répondeurs si l’EDSS était amélioré de 0,5 à 1 point selon le score initial ou si le TWF25 diminuait d’au moins 20 %.

Trente patients ont été inclus. Quatre patients (13,3 %) ont rempli le critère de jugement : 1 sur l’EDSS et 3 sur le TWF25. Seize patients se sont aggravés sur l’un de ces paramètres. Le score de fatigue à M12 était significativement plus faible qu’à l’inclusion, mais sans passer sous le seuil pathologique. Huit patients sur les 22 réévalués rapportaient une amélioration subjective, et 6 se décrivaient comme aggravés. La tolérance était correcte, il n’y a pas eu de poussée.

Nous avons observé les mêmes résultats que ceux de la littérature. L’évaluation fonctionnelle s’est révélée complexe, parfois discordante avec le ressenti des patients et difficilement extrapolable à la consultation de routine. Du fait de l’évolution naturelle des SEP progressives, il se discute de considérer comme répondeurs au traitement également ceux stables.

La biotine permet une amélioration fonctionnelle de 13 %, ainsi qu’une réduction du score de fatigue, chez nos patients présentant une SEP progressive. Des études de phase III restent à réaliser.