Mise à jour sur la prise en charge pharmacologique des dysfonctionnements sexuels féminins - 02/04/19

Update on pharmacological management of female sexual dysfunctions

Doi : 10.1016/j.sexol.2019.02.001 
S. Caruso , S. Di Pasqua
 Department of general surgery and medical surgical specialties, university of Catania, via Santa Sofia 78, 95124 Catania, Italie 

Auteur correspondant.

Résumé

Il n’y a pas de médicament approuvé pour le traitement des dysfonctionnements sexuels féminins (DSF) les plus courants. En réponse à une demande croissante de traitements pour les DSF, plusieurs médicaments sont en cours de développement et d’essai. Seule la flibanstérine a été commercialisée, mais elle n’a été étudiée que chez des femmes non ménopausées ayant une relation de longue durée, un trouble du désir sexuel hypoactif (TDSH) acquis ou généralisé. Cependant, bien que le mécanisme biochimique soit théoriquement efficace, en pratique clinique les résultats sont plutôt modestes et n’ont pas été équivalents aux tests de laboratoire, peut-être en raison de la multiplicité des facteurs affectant le désir sexuel. Les femmes dont les symptômes de manque de désir sexuel sont liés à des récepteurs relativement insensibles aux signaux sexuels peuvent être améliorées par de la testostérone associée à un inhibiteur de la phosphodiesterase5 (IPDE5). Enfin, les mécanismes d’inhibition sexuelle imputables à l’hyperprolactinémie peuvent être traités par des médicaments dopaminergiques. L’apomorphine est un agoniste dopaminergique non sélectif censé améliorer la réponse aux stimuli sexuels. D’autre part, il est intéressant de noter que chez les femmes qui suivent une thérapie psychosexuelle sans traitement médicamenteux pour un manque d’intérêt et d’excitation sexuelle, les troubles centraux liés aux neurosteroïde peuvent s’améliorer ; ainsi la modification des conditions psychosociales et relationnelles peuvent induire à une accumulation d’androgènes et estrogènes dans le système nerveux central. Lorsque les troubles de l’excitation sexuelle sont dépendants de problèmes périphériques, comme une sécheresse vaginale, une douleur pelvienne chronique ou une dyspareunie, des thérapies pharmacologiques spécifiques peuvent être adoptées. On s’intéresse de plus en plus à l’ocytocine (OCT), un neuropeptide qui facilite l’excitation sexuelle et l’orgasme. Le rôle crucial joué par l’OCT dans la sexualité, la reproduction et les liens affectifs ouvre la voie à une recherche biopsychosociale multidimensionnelle sur les problèmes sexuels et relationnels. Les femmes ménopausées souffrant d’atrophie vulvaire et vaginale, peuvent bénéficier de l’ospemifene. La déhydroépiandrostérone (DHEA) intravaginale s’est montrée prometteuse dans le traitement de l’atrophie vaginale des femmes ménopausées sans pour autant augmenter les taux d’hormones systémiques, et pourrait aussi améliorer le désir. En conclusion, bien que les données probantes appuient une approche biopsychosociale intégrée du traitement des DSF, les facteurs biologiques et psychologiques en sont trop souvent séparés artificiellement dans la pratique clinique. Les cliniciens habitués à pratiquer une approche intégrative pour traiter les difficultés sexuelles peuvent avoir recours à certains médicaments qui sont en dehors de l’AMM.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Summary

Currently, there are no approved drugs for the treatment of the most common female sexual dysfunctions (FSDs). In response to an overwhelming demand for treatments for FSDs, several drugs are being developed and tested. The only one marketed, flibanserin, has only been studied in non-menopausal women with a long-term relationship, with an acquired or generalized hypoactive sexual desire disorder. However, despite a theoretically effective biochemical mechanism, the rather modest results in clinical practice have not been equal to laboratory tests, perhaps because of the multiplicity of factors affecting sexual desire. Women whose symptoms of HSDD are due to brain systems that are relatively insensitive to sexual signals can be improved with testosterone in combination with a PDE5 inhibitors. Finally, the mechanisms of sexual inhibition due to hyperprolactinemia could be treated with dopaminergic drugs. Apomorphine is a non-selective dopamine agonist that is supposed to improve the response to sexual stimuli. On the other hand, it is interesting to note that neurosteroids can improve in women with low sexual interest and excitement who are undergoing drug-free psychosexual therapy; promoting changes in the subject's psychosocial and relational conditions can induce an accumulation of androgens and estrogens in the CNS. When sexual arousal disorders are dependent on peripheral discomfort, such as vaginal dryness, chronic pelvic pain or dyspareunia, specific drug therapies may be adopted. There is growing interest in oxytocin (OXT), a neuropeptide that facilitates sexual arousal and orgasm. The crucial role played by the OXT in sex, reproduction and emotional ties paves the way for multidimensional biopsychosocial research on sexual and relational problems. Concerning postmenopausal women with vulvar and vaginal atrophy they can benefit from ospemifene. In addition, intravaginal DHEA has shown promise in the treatment of vaginal atrophy in postmenopausal women without increasing systemic hormone levels, and may also improve desire. In conclusion, although the evidence supports an integrated biopsychosocial approach to the treatment of FSDs, biological and psychological factors are too often artificially separated in clinical practice. And clinicians who are used to practice the integrative approach to treating FSDs may use drugs outside of the MA. Clinicians that usually adopt a complete integrative model to treat FSD, use drugs in off-label procedures.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Dysfonctions sexuelles féminines, Traitements pharmacologiques, Trouble du désir sexuel hypoactif, IPDE5

Keywords : Female sexual dysfunction, Pharmacological treatment, Arousal disorders, Desire


Plan


 An English version of this article is available on line, at: https://doi.org/10.1016/j.sexol.2019.02.002.


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Vol 28 - N° 2

P. 59-64 - avril 2019 Retour au numéro
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