Le paracétamol est un antalgique/antipyrétique largement prescrit et en vente libre. Les hypersensibilités au paracétamol sont cependant rares. Plusieurs mécanismes physiopathologiques sont suspectés. Rares sont les séries publiées [2Kvedariene V. The accuracy of the diagnosis of suspected paracetamol hypersensitivity: results of a single-blinded trial Clin Exp Allergy 2002 ;

Cliquez ici pour aller à la section Références, 1Rutkowski K. Paracetamol hypersensitivity: clinical features, mechanism and role of specific IgE Int Arch Allergy Immunol 2012 ;

Cliquez ici pour aller à la section Références].

Nous avons colligé de façon rétrospective les dossiers des patients suspects d’hypersensibilité au paracétamol pris en charge entre janvier 2014 et décembre 2018. Tous ont été soumis à un interrogatoire allergologique détaillé, à des tests cutanés à lecture immédiate (prick-test à 10mg/ml, suivi en cas de négativité d’IDR (concentration maximale à 10mg/ml), et dans de rares cas à des patch-tests (dilution 30 % dans la vaseline). Le TPO au paracétamol était mené pour tous, en l’absence de réaction adverse, à une dose cumulée de 1,4g. En cas de positivité, un TPO à l’aspirine voire au celecoxib était réalisé.

Nous avons colligé 85 dossiers dont 12 enfants majoritairement de sexe féminin (64,7 %). Les prick-tests étaient toujours négatifs, 1 patient avait une IDR positive, les patch-tests étaient tous négatifs, 12 TPO étaient positifs (14,11 %). La dose réactogène cumulée était de 30mg dans un cas, de 100mg pour 4 patients, de 400mg pour 5 et de 1400mg pour 2. Les réactions objectivées étaient majoritairement des urticaires (7), des rhino-conjonctivites (6). On observait plus rarement de l’asthme (4), un œdème laryngé (1), des vomissements (1) et des troubles hémodynamiques (2). Ces derniers étaient objectivés le plus souvent pour des seuils réactogènes plus faibles. Le TPO était positif à l’aspirine dans 3 cas et tous toléraient le celecoxib.

Le TPO est indispensable pour confirmer le diagnostic d’hypersensibilité au paracétamol et éviter des évictions infondées. Dans notre série, 78,5 % des patients dont le TPO au paracétamol est positif, tolèrent les AINS, ce qui fait suspecter une origine allergologique, bien que les tests cutanés restent négatifs.