Vascularite leucocytoclasique initialement imputable au médicament : à propos de 4 cas - 04/04/19
Résumé |
Introduction |
La survenue d’une vascularite leucocytoclasique cutanée (VLC) associée à la prise de médicaments représente jusqu’à 30,9 % des cas de vascularite cutanée. Les médicaments imputables sont surtout des antibiotiques (62,3 %) en particulier des β-lactamines (30 %). Il existe classiquement un purpura vasculaire (88,2–100 %), des arthralgies (51 %), une atteinte digestive (38,1 %) ou rénale (34,7 % - qui fait alors le pronostic). Nous rapportons une série de 4 patients ayant présentés une VLC, dont la prise en charge allergologique a permis d’écarter la responsabilité du médicament.
Résultats |
Tous les patients présentaient un purpura (+arthralgies dans 1 cas), mais jamais d’atteinte rénale. La biopsie cutanée, réalisée chez 3 patients montrait toujours une VLC. La médiane de survenue de la VLC était de 6jours [3–10 j] après le début des médicaments imputables (100 % d’antibiotiques) qui étaient : amoxicilline (AMOX, n=2), cefazoline (CEFA, n=1), pristiniamycine (PRIST, n=1), furadantine (FURA, n=1), clindamycine (CLINDA, n=1). CEFA et CLINDA étaient imputables 1 fois chez le même patient. La durée des symptômes était de 7jours à 3 mois. Des tests cutanés (TC) à lecture retardée (patch-tests -PT, intradermoréactions -IDR, et pricks-Pr) étaient réalisés chez les 4 patients : AMOX (PT 20mg/mL, IDR 2mg/mL), CEFA (PT 2mg/mL, IDR 0,2mg/mL), PRIST (P 50mg/mL, PT vaseline 10 %), FURA (P et PT 0,5mg/mL). Tous les TC étaient négatifs à 72 et 96h. Les médicaments étaient réintroduits par voie orale ou IV sous surveillance pendant 2 à 3jours, et toujours bien tolérés (AMOX et PRIST=500mg/j ; CEFA=1000mg/j ; FURA 100mg/j). Un patient refusait de reprendre la CLINDA.
Discussion |
La réintroduction des médicaments chez nos 4 malades était motivée par le rapport bénéfice/risque (accidents au final bénins chez les 4 malades) et toujours bien tolérée, écartant une allergie au médicament dans les 4 cas. La VLC, considérée comme « idiopathique » et non-allergique dans 35 % à 44 % des cas publiés, survient souvent dans un contexte infectieux, expliquant probablement la fréquence élevée d’association à une antibiothérapie. Nous proposons une épreuve de réintroduction quand le patient a présenté une forme sans atteinte extra cutanée, afin de ne pas contre indiquer par excès l’utilisation de médicaments utiles.
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Vol 59 - N° 3
P. 283 - avril 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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