Prise en charge de l’anaphylaxie dans les services d’urgences pédiatriques dans le Nord-Pas-de-Calais (2015–2017) - 04/04/19
Résumé |
Introduction |
Le traitement de première ligne de l’anaphylaxie repose sur l’injection intramusculaire précoce d’adrénaline. De nombreuses études identifient une prise en charge insuffisante avant et pendant les soins aux urgences mais les facteurs associés à une prise en charge adéquate ne sont pas identifiés.
Méthodes |
Les enfants (<18 ans) consultant pour une anaphylaxie dans un des 18 services d’urgence de la région Nord-Pas-de-Calais, entre novembre 2015 et octobre 2017 étaient inclus de manière prospective, complétée par une analyse rétrospective à partir des données de la CIM10. Un questionnaire standardisé était rempli aux urgences.
Résultats |
149 patients (âge moyen : 7,4±4,7 ans, garçons : 58 %) étaient inclus ; les antécédents étaient une allergie connue (51 %), un asthme (39 %), une anaphylaxie (11 %). Les aliments (arachide, 21 % ; fruits à coque, 23 %) étaient en cause dans 73 % des réactions et 15 % des réactions étaient idiopathiques. Douze (8 %) enfants ont eu une anaphylaxie au cours d’une induction de tolérance orale. Il existait un défaut d’appel des secours par les familles (56 %) et un défaut d’envoi de secours médicalisés malgré l’appel des secours (27 %). Le taux global d’utilisation d’adrénaline était de 48 % (par l’entourage, 11 % ; en pré-hospitalier, 7 %, aux urgences, 34 %). Tenant compte de la résolution spontanée des signes (36 % des cas à l’admission aux urgences), 42 % des enfants avaient une prise en charge adaptée de façon globale (pré-hospitalier, 9 % ; aux urgences, 55 %). L’adrénaline était plus utilisée chez les enfants plus âgés (p=0,031). La prise en charge était d’autant plus adaptée aux urgences que le score de gravité Ring était élevé (p=0,004) et par l’équipe de secours si l’allergie était liée à l’arachide (p=0,034). L’absence de reconnaissance de la gravité potentielle était le facteur le plus cité dans la non-utilisation de l’adrénaline par les médecins.
Conclusion |
Il existe des freins à une prise en charge adéquate de l’anaphylaxie à différents niveaux : attitude du patient et de son entourage, soins pré-hospitaliers et aux urgences. Des études à plus large échelle sont nécessaires pour mieux appréhender les facteurs de risque de réactions graves ou récurrentes.
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Vol 59 - N° 3
P. 288 - avril 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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