L’eczéma de contact peut être d’origine irritative (EIC) ou allergique (EAC). Ces deux types d’eczéma sont très proches cliniquement et leur diagnostic différentiel est un challenge pour le clinicien. Le but de cette étude est d’évaluer les principales caractéristiques histologiques, moléculaires et cellulaires permettant de discriminer EAC et EIC, afin d’identifier des biomarqueurs diagnostiques. Notre objectif final est de développer une approche non invasive par microscopie confocale in vivo pour différencier de façon fiable EAC d’EIC.

Nous avons utilisé des modèles expérimentaux d’EAC et d’EIC chez la souris, induits par l’application topique d’allergènes et d’irritants. Nous avons ensuite effectué des analyses histologiques, moléculaires par qPCR, cellulaires par cytométrie en flux, immunohistochimie et microscopie confocale.

L’histologie n’est pas une méthode fiable pour discriminer EAC d’EIC. A contrario, EAC et EIC présentent des signatures moléculaires différentes : des signatures de l’immunité adaptative T caractérisent la réponse allergique. Nous avons ensuite démontré qu’un nombre important de lymphocytes T CD8 infiltrent l’épiderme dans les lésions d’EAC mais pas d’EIC et sont nécessaires à l’initiation de la réponse allergique. Nous avons ensuite cherché à identifier les cellules immunitaires épidermiques par microscopie confocale in vivo. Leur identification par fluorescence nous a permis de déterminer leur position dans le tissu. Nous effectuons actuellement les analyses permettant leur détection en réflectance.

L’infiltration épidermique par des lymphocytes T CD8 est le principal paramètre permettant de discriminer EAC d’EIC. Néanmoins des investigations complémentaires sont nécessaires pour améliorer la sensibilité de leur détection dans le tissu par microscopie confocale in vivo par réflectance.