Une réaction aux anesthésiques qui ne doit pas endormir l’allergologue - 04/04/19
Résumé |
Introduction |
Largement utilisés en médecine, chirurgie ou dentisterie, les anesthésiques locaux (AL) sont responsables de nombreuses réactions adverses qui sont rarement d’origine allergique, relevant le plus souvent de la toxicité propre du produit, d’un surdosage, de phénomènes vagaux, ou d’une injection intravasculaire accidentelle. Peu de cas d’allergie vraie sont bien documentés, moins de 30 dans la littérature. L’hypersensibilité immédiate (HSI) IgE dépendante survient la plupart du temps dans les dans les 5 à 30 minutes qui suivent l’injection. Les signes les plus fréquents sont un prurit palmoplantaire et une urticaire généralisée.
Méthodes |
Nous rapportons le cas d’un jeune homme de 16 ans sans antécédent, ayant bénéficié d’une AL par Articaïne adrénalinée au 1/105 dans le cadre de soins dentaires. Au décours immédiat de l’injection, il a présenté un prurit diffus avec urticaire du tronc ayant duré environ 10min, sans signe systémique. L’évolution a été spontanément favorable sans traitement particulier et après interruption des soins. À noter qu’il présente par ailleurs un terrain d’hyper-réactivité cutanée avec des épisodes d’érythème du tronc en période de stress.
Résultats |
Des tests cutanés (TC) ont été réalisés pour les AL à groupement amide. Les intradermoréactions sont négatives jusqu’en concentration pure pour la Lidocaine et la Bupivacaïne, et positive à concentration pure pour l’Articaïne adrénalinée, avec un aspect de vasoconstriction centrale attendu compte tenu de la présence d’épinéphrine.
Discussion |
On montre ainsi l’intérêt pratique des TC aux AL adrénalinées malgré la présence d’épinéphrine, dans le contexte actuel de non disponibilité des formes d’Articaïne non adrénalinée.
Conclusion |
Sous réserve d’une interprétation clinique plus délicate, les TC restent un bon outil pour confirmer le diagnostic d’HSI aux AL, y compris avec les galéniques adrénalinées. Ils sont par ailleurs utiles pour rechercher les réactivités croisées et guider les tests de réintroduction sous-cutanée.
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Vol 59 - N° 3
P. 306 - avril 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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