Analyse de l’évolution des gestes de chirurgie méniscale arthroscopique (méniscectomie et suture) sur le territoire français entre 2005 et 2017 par l’utilisation de la masse de données du PMSI - 12/04/19
Analysis of the trends in arthroscopic meniscectomy and meniscus repair procedures in France from 2005 to 2017
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Résumé |
Introduction |
Les recommandations de l’HAS de 2008 favorisant les traitements dits « conservateurs » dans la pathologie méniscale et l’absence de supériorité de la méniscectomie sur le traitement non opératoire dans la pathologie méniscale dégénérative modifient la gestion des thérapeutiques. L’impact de ces preuves sur la pratique clinique française est actuellement inconnu. L’objectif de cette étude était d’évaluer l’évolution au cours du temps du nombre d’acte et les variations géographiques françaises de l’alternative thérapeutique chirurgicale (méniscectomies versus suture méniscale) grâce aux données de l’Agence technique de l’information sur l’hospitalisation (ATIH).
Hypothèse |
Notre hypothèse était que le nombre de méniscectomies diminuerait alors que le nombre de sutures augmenteraient au cours du temps dans les différents établissements de soin.
Patients et méthodes |
Sur la période de 2005 à 2017, l’ensemble des séjours médecine-chirugie-obstétrique pour lesquels l’acte de méniscectomie (NFFC003 et NFCC004) ou suture/méniscale (NFEC001 et NFEC002) a été évalué de façon globale et séparée selon qu’il s’agissait de séjour dans les établissements publics ou privés sous objectif quantifié national (OQN). L’extraction se faisait sur la plateforme de l’ATIH et les résultats étaient : 1/rapportés à la démographie française de la période concernée ; 2/dichotomisés selon les structures de soin publiques ou privées ; 3/répartis selon les régions géographiques concernées ; 4/stratifiés sur l’âge des patients.
Résultats |
Sur la période 2005 à 2017, 1 564 461 méniscectomies et 63 142 sutures méniscales ont été réalisées. Durant cette période sur l’ensemble du territoire français, une diminution progressive du taux de méniscectomies a été observée passant de 19,80/10 000 habitants en 2005 à 15,77/10 000 habitants en 2017 (baisse de 21,4 %) (p<0,0001) au profit du taux de sutures méniscales, 0,42/10 000 habitants en 2005 à 1,36/10 000 habitants en 2017 (320 % d’augmentation) (p<0,0001). Le plus gros effort de diminution des méniscectomies était constaté dans les structures privées avec un passage de 15,79/10 000 à 12,01/10 000 habitants en 12 ans, dans les établissements publics cette diminution était plus discrète (passage de 4,01/10 000 à 3,77/10 000) (p<0,0001 dans les deux cas). L’évolution du ratio des actes entre établissement publics et privés était asymétrique, avec un ratio des sutures/méniscectomies en plus nette augmentation dans les établissements publics de (de 4 à 12,6 % entre 2005 et 2017 contre 1,6 à 6,6 %) dans les établissements privés (p<0,0001). Une importante disparité régionale a été observée : les régions de l’Est avaient le taux de méniscectomie le plus élevé ; les régions de l’Ouest avaient les taux les plus élevés de suture méniscale. Sur la base de l’analyse stratifiée sur l’âge concernant les actes de 2008 à 2017, une augmentation harmonieuse des sutures était observée sur toutes les tranches d’âge. En revanche, la baisse des méniscectomies était surtout visible avant 40 ans, le nombre de méniscectomie étant stable après 60 ans.
Conclusion |
Ces résultats suggèrent qu’il existe une évolution significative dans la gestion chirurgicale des lésions méniscales favorisant les traitements conservateurs. Les variations importantes des résultats selon la répartition géographique témoignent encore de la disparité des pratiques cliniques.
Niveau de preuve |
IV, étude rétrospective sans groupe témoin.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Méniscectomies, Sutures méniscales, Lésions méniscales, France, Épidémiologie, Big-data
Plan
☆ | Ne pas utiliser, pour citation, la référence française de cet article, mais celle de l’article original paru dans Orthopaedics & Traumatology: Surgery & Research, en utilisant le DOI ci-dessus. |
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