With an expectation of life at birth of 27 years in the middle of the 18th century, 21% of males reached their 60th birthday with a remaining expectation of life of 12 years. Under the conditions of mortality of 1950, in France, 70 percent could celebrate their 60th birthday, and they had still 15 years (only) to live on the average. This last figure started increasing after 1950: the expectancy of life at age 60 is now over 20 years, and it will exceed 25 years around 2050 (for women, the mean will be 31 years). Longevity is an individual capacity. It is now increasing fast, and becomes more and more responsible for the ageing of the population (the rise in the proportion of older persons in the population). We now try to forecast the number of centenarians, and even of super-centenarians (aged 110 years and more), and speculate about the maximum life span. We are in fact entering an entirely new era, when three, four, even five generations can survive simultaneously. Are we prepared to it? The French Ministers for Research and for Social affairs set up a Committee of 15 members (chaired by Henri Leridon) to prepare a National Meeting of Researchers on Ageing, in order to review the situation of research in France on this issue and to make proposals for organising and orienting new studies. The life span of human species, as well as the one of individuals, is undoubtedly depending upon genetic factors. But interactions with environmental factors and with behaviour also play a major role. To be able to disentangle these complex associations, it will be necessary to combine the work of biologists, clinicians and social sciences specialists. The main conclusions of the June 2001 meeting are reported here, together with some orientations of demographic research on mortality at oldest ages and the limits of longevity.

Dans les conditions de mortalité de 1750, avec une espérance de vie à la naissance de 27 ans, 21% des hommes atteignaient 60 ans, et ils pouvaient alors espérer vivre 12 ans ; dans les conditions de 1950, 70% atteignaient leur 60^e anniversaire, mais ils ne pouvaient espérer vivre encore que 15 années en moyenne. C'est ce dernier chiffre qui a commencé de progresser après 1950 : l'espérance de vie masculine à 60 ans dépasse aujourd'hui 20 ans, et elle dépassera 26 ans en 2050 (31 ans chez les femmes). C'est donc l'augmentation de la longévité, caractéristique individuelle, qui devient responsable de l'accélération du vieillissement de la population, caractéristique collective. On spécule maintenant sur l'évolution du nombre des centenaires et même des « super-centenaires » (l10 ans et plus), et l'on s'interroge sur les limites de la vie humaine. Nos sociétés entrent dans une ère totalement inconnue, celle de la cohabitation de trois, quatre, voire cinq générations. Y sont-elles prêtes ? C'est pour faire le point sur l'état de la recherche en France sur ces questions, et pour réunir des propositions sur l'organisation et les thèmes prioritaires de cette recherche, que les ministères de la Recherche et de l'Emploi-Solidarité ont demandé à un comité scientifique composé de 15 chercheurs de disciplines très variées (présidé par Henri Leridon) d'organiser fin juin 2001 à Paris des Rencontres nationales de chercheurs sur le vieillissement. La longévité de l'espèce, comme celle des individus, est certainement sous la dépendance de facteurs génétiques. Mais comme les interactions avec l'environnement et les comportements individuels jouent un rôle majeur, il sera nécessaire, pour démêler cet écheveau sûrement complexe, d'associer biologistes, cliniciens et chercheurs en sciences sociales. Les principales recommandations issues de ce colloque sont présentées ici, ainsi que quelques orientations de la recherche démographique sur la question de la mortalité aux très grands âges et des limites de la longévité.