Analyse de réseaux sociaux appliquée aux données issues du PMSI national : le parcours du patient BPCO au sein d’AP–HP.6 - 19/04/19
Résumé |
Introduction |
Les analyses de réseaux sociaux permettent d’étudier les relations entre différentes entités ainsi que la forme et les implications de ces relations. Ces analyses peuvent fournir un paradigme approprié et innovant au chercheur en systèmes de santé, permettre de nouvelles analyses de leurs structure et faciliter la compréhension du rôle des parties prenantes. Ce travail a pour objectif de décrire le parcours des patients atteints de broncho pneumopathie chronique obstructive (BPCO) : les unités de recueil médicales (URM) visitées ; les groupes homogènes de malade (GHM) des différents séjours.
Méthodes |
Une étude sur données appliquant les méthodes issues des analyses de réseaux sociaux à l’organisation des soins, a été mise en place. Les données issues du PMSI pour 2017 des sept hôpitaux composant le groupe hospitalier AP–HP.6 en cours de restructuration ont été analysées. Les séjours sélectionnés sont ceux des patients qui ont eu un séjour BPCO défini par un code CIM suivant (J41, J42, J43.- ou J44.-) en diagnostic principal, relié ou associé. Pour la sélection des cas index, ne sont pas retenus comme ceux typés comme chirurgicaux ou interventionnels (GHM en C ou K). Les séjours avec J44.0 ou J44.1 en DP ne sont pas concernés par ce filtre. Les mesures développées par Linton Freeman ont été utilisées pour décrire le réseau, le positionnement et les structures sous-jacentes des URM et des GHM.
Résultats |
En 2017, 822 patients ont eu une BPCO cumulant 2152 séjours répartis sur 7 hôpitaux. 95 % des patients exprimaient un J44 en diagnostic au cours d’un de leurs séjours, 18 % un J43, J41 et J42 étant à moins de 5 % ; 159 (19 %) patients sont pris en charge sur plus d’un hôpital, les filières les plus actives étant Saint Antoine-Tenon (61 patients) et Pitié-Charles-Foix (26 patients). Le réseau des URM est composé de 140 sommets totalisant 705 relations. La densité du réseau est faible (0,036). On retrouve une réciprocité élevée (0,97) et une transitivité faible (0,23), ce qui marque la présence de clusters de services relativement étanches entre eux. L’analyse des structures fait ressortir deux composantes majeures reflétant la prise en charge des patients adultes et des enfants comme deux circuits qui ne communiquent pas. L’analyse des indices de centralité fait ressortir le rôle de pivot central des services de pneumologie de Pitié et de Tenon (forte intermédiarité) ; les services d’urgence et de réanimation occupent également une place centrale mais avec un rôle de pont (forte valeur propre). L’analyse des valeurs propres laisse entrevoir une organisation en plusieurs cercles concentriques sur Tenon - la pneumologie puis autour les urgences et les réanimations puis autour les services partenaires -, alors que sur Pitié le service de pneumologie, produisant l’ensemble des types d’hospitalisation, centralise la prise en charge avec les services partenaires.
Conclusion |
Le schéma d’organisation de la prise en charge répond à une clusterisation autant géographique que disciplinaire. Les différences inter-hôpitaux s’expliquent par des modalités organisationnelles propres à chaque équipe. Les analyses de réseaux fournissent un outil puissant pour décrire les organisations et accompagner leurs mutations en intégrant des indicateurs de résultat et de satisfaction afin que les transformations se fassent pour le bien de tous.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Analyse de réseaux sociaux, Programme de médicalisation des systèmes d’information, Organisation des soins, Broncho pneumopathie chronique obstructive
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Vol 67 - N° S3
P. S124 - mai 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.