Comparaison des méthodes de recueil des consommations de soins des patients inclus dans les projets de recherche clinique intégrant une évaluation médico-économique - 19/04/19
Résumé |
Introduction |
Dans les études évaluant des stratégies thérapeutiques, l’évaluation médico-économique impose le recueil et la valorisation de la consommation de soins. Aujourd’hui, deux méthodes de recueil sont principalement utilisées : le cahier d’observation du patient (CRF) pour les soins ambulatoires et les données locales du programme de médicalisation des systèmes d’information (PMSI) extraites auprès des établissements investigateurs pour les soins hospitaliers. Cependant, ces outils ont leurs limites. En France, les bases de données médico-administratives du Sniiram (pour les soins ambulatoires) et du PMSI national (pour les soins hospitaliers) constituent le « gold standard » pour recueillir la consommation de soins individuelle. Mais les difficultés administratives d’accès à ces bases empêchent les chercheurs d’en extraire les données de consommation de soins en routine pour les études médico-économiques. L’objectif principal de notre étude était d’évaluer la performance des outils de recueil usuels par rapport à l’utilisation des bases de données médico-administratives pour l’estimation de la consommation de soins hospitaliers et ambulatoires dans les évaluations médico-économiques.
Méthodes |
COMERE est une étude pragmatique de comparaison de données historiques issues d’outils de recueil usuels à celles existant dans les bases de données médico-administratives (PMSI local/PMSI national et CRF/Sniiram). Le critère de jugement principal était le ratio moyen du nombre de séjours hospitaliers ou d’actes recueillis dans la méthode usuelle par rapport au nombre recueilli par la méthode gold standard. La population d’étude était constituée des patients de programmes de Soutien aux technologies innovantes et coûteuses (STIC) et de registres pour lesquels l’évaluation médico-économique avait été réalisée au sein de notre unité. Les données du Sniiram et du PMSI national correspondantes ont été extraites par la Caisse nationale d’assurance maladie. La valorisation des données de consommation de soins a été réalisée du point de vue de l’assurance maladie. Les données issues des bases de données médico-administratives et des modes de recueil usuels ont été valorisées selon la même méthode : les quantités consommées ont été dans un premier temps dénombrées puis valorisées sur une base tarifaire (tarifs GHS et suppléments de l’année du séjour pour les séjours hospitaliers et tarifs de l’assurance maladie pour les soins ambulatoires).
Résultats |
Quatre STICs et un registre ont été inclus dans l’étude, soit 402 patients. Le ratio des séjours hospitaliers PMSI local/PMSI national variait entre 0,74 et 1. Il existait de grandes variations dans le ratio CRF/Sniiram pour les consultations chez le médecin généraliste et spécialiste, ainsi que pour les actes de biologie, les transports et les médicaments, avec un ratio des actes CRF/Sniiram variant entre 0,01 et 0,26. Ces données étaient le plus souvent non recueillies dans les études ou, quand elles l’étaient, étaient manquantes dans le CRF.
Conclusion |
Les méthodes usuelles de recueil de données pour la valorisation des coûts dans les études médico-économiques entraînent une sous-estimation importante des coûts ambulatoires. Les résultats de cette étude permettront la réalisation d’études de sensibilité basées sur des résultats probants et non sur des hypothèses dans les futures évaluations économiques.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Bases de données médico-administratives, Recherche sur la recherche, Evaluation médico-économique
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Vol 67 - N° S3
P. S127 - mai 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.