Utilisation de l’espérance de vie tardive (EDVT) pour mesurer le bénéfice des immunothérapies - 19/04/19
Résumé |
Introduction |
La société américaine d’oncologie clinique a développé un outil pour mesurer la valeur des nouveaux médicaments anticancéreux : l’ASCO-VF. Cet outil accorde des points bonus pour reconnaître le bénéfice du traitement à long terme s’il y a une amélioration d’au moins 50 % de la survie (globale ou sans progression) à un temps défini à deux fois la médiane dans le bras contrôle (noté t2). Toutefois, la méthode de l’ASCO-VF peut présenter certains inconvénients. Premièrement, la survie à un temps donné ne reflète qu’un seul point de la courbe de survie. Deuxièmement, t2 n’est pas toujours atteint lorsque le suivi est court. Nous proposons une mesure pour quantifier le bénéfice à long terme des agents anticancéreux–l’espérance de vie tardive (EDVT) – que nous avons définie comme l’aire sous la courbe de Kaplan–Meier entre le temps médian de survie dans le groupe témoin (t1) et la fin du suivi (tmax).
Méthodes |
Nous avons utilisé les données des publications des essais pivots pour toutes les indications des inhibiteurs des points de contrôle de l’immunité approuvés aux USA avant le 11 juin 2018. Nous avons évalué les points bonus du bénéfice à long terme selon la méthode de l’ASCO-VF. Nous avons ensuite reconstruit les données individuelles des patients à partir des courbes numérisées puis calculé l’EDVT dans chacun des bras avec le logiciel R et le paquet surv2sampleComp. Enfin, nous avons calculé le rapport des EDVT entre le bras expérimental et le bras témoin et son intervalle de confiance à 95 % par bootstrap.
Résultats |
Nous avons inclus six médicaments (ipilimumab, pembrolizumab, nivolumab, avelumab, atezolizumab et durvalumab) dans 27 indications. Pour la moitié des indications (14/27, 52 %), aucune donnée de survie (globale ou sans progression) n’était disponible. Parmi les 13 indications avec données de survie, neuf (69 %) avaient des points de bonus selon l’ASCO-VF. Cependant l’utilisation de l’EDVT a permis d’identifier plus d’indications avec un bénéfice à long terme que l’ASCO-VF. Par exemple, pour CHECKMATE-66 où t2 n’a pas été atteint, le nivolumab était associé à une augmentation de 65 % (IC à 95 % : 39–90) de l’EDVT en survie globale, ce qui souligne son important bénéfice à long terme.
Conclusion |
L’ASCO-VF pourrait être améliorée par l’utilisation de l’espérance de vie tardive.(Fig. 1)
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Analyse de survie, Essai clinique, Valeur des médicaments, Immunothérapie
Plan
Vol 67 - N° S3
P. S130 - mai 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.