Une intervention universelle permet-elle de réduire les inégalités sociales de corpulence chez les adolescents ? L’expérience de l’essai PRALIMAP - 19/04/19
Résumé |
Contexte |
À l’adolescence, la corpulence diminue avec l’augmentation du statut socio-économique (SSE). Cette relation est connue sous le nom de gradient social de corpulence (GSC). L’essai PRALIMAP (Promotion de l’ALImentation et de l’Activité Physique) a permis de montrer qu’une intervention universelle comprenant une stratégie de dépistage et de prise en charge était un moyen efficace pour réduire la prévalence du surpoids et de l’obésité chez les adolescents. Cependant, la question de son impact sur la réduction du GSC n’a pas encore été abordée. L’objectif de la présente étude était d’évaluer l’impact de l’intervention PRALIMAP sur le GSC chez les adolescents.
Méthode |
Les données longitudinales de 3504 adolescents ayant participé à l’essai PRALIMAP entre 2006 et 2009 ont été utilisées. Le statut pondéral des adolescents a été mesuré par l’indice de masse corporelle (IMC), le z-score de l’IMC et la prévalence du surpoids et de l’obésité. L’indice de position sociale des élèves a été utilisé pour mesurer le SSE des adolescents. Des modèles de régression linéaire et hiérarchique ont respectivement été utilisés pour mesurer le GSC à l’inclusion et son évolution après l’intervention.
Résultats |
Pour l’ensemble des adolescents (âge moyen±écart type : 15,2±0,6), un GSC a été mis en évidence à l’inclusion. La corpulence diminuait significativement et linéairement avec l’augmentation du SSE : z-score de l’IMC (β=−0,06 ; p<0,0001), IMC (β=−0,36kg/m2 ; p<0,0001), prévalence du surpoids et de l’obésité (β=−2,86 % ; p<0,0001). Globalement, il n’y a pas eu de réduction du GSC après l’intervention. L’évolution de la corpulence ne différait pas significativement en fonction du SSE : z-score de l’IMC (β=−0,01 [−0,02 ; 0,01], p=0,48), IMC (β=−0,00kg/m2 [−0,04 ; 0,04], p=0,56), prévalence du surpoids et de l’obésité (β=−0,01 % [−0,07 ; 0,05], p=0,73). Des résultats similaires ont été observés chez tous les groupes d’adolescents, qu’ils aient bénéficié ou non de la stratégie de dépistage et de prise en charge.
Conclusion |
Cette étude n’a pas permis de montrer que l’intervention universelle PRALIMAP était un moyen efficace pour réduire les inégalités sociales de corpulence chez les adolescents. Il apparaît nécessaire d’envisager des interventions qui prennent en compte les différences sociales pour lutter contre ces inégalités.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Adolescents, Intervention universelle, Inégalités sociales de corpulence
Plan
Vol 67 - N° S3
P. S140 - mai 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.