Interaction entre l’obésité abdominale et l’indice de masse corporelle dans le risque cardiométabolique : résultats de la cohorte Constances - 19/04/19
Résumé |
Introduction |
Alors que l’obésité abdominale est considérée comme un facteur de risque cardiométabolique, son importance en fonction de l’obésité globale, telle qu’elle est mesurée par l’indice de masse corporelle (IMC), n’est pas clairement établie. Le but de cette étude était d’utiliser les données à l’inclusion des participants de la cohorte Constances pour étudier, selon le sexe et l’IMC, l’association entre obésité abdominale et trois facteurs de risque cardiovasculaire : l’hypertension artérielle (HTA), le diabète et la dyslipidémie.
Méthodes |
Le tour de taille a été mesuré parmi 70 169 participants (48,8 % d’hommes) avec un IMC≥18,5kg/m2 et a permis de définir la présence d’une obésité abdominale (≥88cm pour les femmes et 102cm pour les hommes). La présence d’HTA, de diabète et de dyslipidémie a été recueillie par questionnaire ou définie par des mesures biologiques ou la prise d’un médicament. Pour chaque sexe, l’association entre l’obésité abdominale et les trois facteurs de risque cardiovasculaires a été calculée au sein de chaque catégorie d’IMC (normal, surpoids, obésité) en utilisant des modèles de régression logistique, ajustés sur les facteurs de risque sociodémographiques, comportementaux et médicaux.
Résultats |
Parmi les hommes, l’association entre obésité abdominale et HTA était la plus importante parmi les participants d’IMC normal (odds-ratio, OR [95 %IC] : 5,86 [1,92–17,90]) et diminuait pour atteindre 1,39 [1,16–1,68] chez les participants obèses (p d’interaction<0,05). Parmi les femmes, cette association était nulle chez les participantes d’IMC normal (0,99 [0,83–1,19]) et augmentait jusqu’à 1,71 (1,30–2,27) chez celles obèses (p d’interaction<0,05). Pour le diabète et la dyslipidémie, le risque associé à une obésité abdominale n’était pas différent selon la catégorie d’IMC. Ces résultats étaient comparables en utilisant le rapport taille/hanche à la place du tour de taille.
Conclusion |
L’association entre obésité abdominale et diabète ou dyslipidémie était identique quel que soit l’IMC des participants. En ce qui concerne le risque d’HTA, cette association augmentait avec l’IMC chez les femmes tandis qu’elle diminuait chez les hommes. Ces résultats soulignent l’importance de considérer l’obésité abdominale, même chez les sujets de poids normaux, dans l’évaluation du risque cardiométabolique global. Son intérêt pourrait toutefois différer en fonction du sexe et de l’IMC, selon le facteur de risque étudié.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Obésité abdominale, Indice de masse corporelle, Hypertension, Diabète, Dyslipidémie
Plan
Vol 67 - N° S3
P. S140 - mai 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.