Prévalence des symptômes dans la maladie rénale chronique et association avec la qualité de vie - 19/04/19
Résumé |
Introduction |
La maladie rénale chronique (MRC) affecte environ 10 % de la population adulte mondiale et s’accompagne d’une baisse de la qualité de vie (QDV). Elle est souvent diagnostiquée tardivement, se manifestant par des symptômes non spécifiques. Les symptômes de la MRC ont fait l’objet de plusieurs études, mais principalement chez les patients en dialyse ou greffés. L’objectif de ce travail était d’étudier la prévalence et l’influence des symptômes sur les composantes physique et mentale de la QDV chez les patients atteints de MRC avant le stade terminal.
Matériel et méthodes |
L’étude CKD-REIN (« Chronic Kidney Disease »–Réseau épidémiologie et information en néphrologie) est une cohorte prospective multicentrique qui a inclus 3033 patients adultes atteints de MRC stade G3a à G5 (débit de filtration glomérulaire, DFGe <60mL/min/1,73m2) ni dialysés ni transplantés, suivis dans 40 consultations de néphrologie représentatives nationalement. À l’entrée dans l’étude, un ensemble de 17 symptômes a été recueilli par interview des patients ou par auto-questionnaire rempli par le patient. La QDV des patients a été évaluée au moyen des composantes résumées physique (PCS) et mentale (MCS) du « Kidney Disease Quality of Life Short Form » (KDQoL SF-36). Des analyses de régression logistique et linéaire, simple et multiples, ont été utilisées pour comparer les symptômes en fonction des stades de la MRC, et étudier l’association entre les scores de QDV et le nombre de symptômes, classé en tertiles : 0–1 ; 2–3 ;>3 symptômes.
Résultats |
Parmi les 3033 patients inclus (65 % d’hommes, âge moyen 66,7±12,9 ans), 18 %, 37 %, 41 % et 4 % étaient respectivement aux stades G3a, G3b, G4 et G5 de la MRC. La quasi-totalité des patients étaient hypertendus, 53 % avaient des antécédents de maladie cardiovasculaire, et 43 % étaient diabétiques. Les patients ont déclaré en médiane 2 symptômes (IIQ [1 ; 4]). Les plus fréquents sont les troubles du sommeil (77 %), le manque d’appétit (49 %), les douleurs musculaires (26 %), la perte de poids (26 %), la perte d’autonomie et les douleurs de poitrine (24 %), et la fatigue (22 %). Seuls les crampes et la fatigue étaient significativement associées au déclin de la fonction rénale. Les patients présentant 2–3 symptômes et plus de 3 symptômes présentaient une baisse de QDV physique de 3,9 points (IC 95 % [−4,8 ;−3,1]) et 11,7 points [−12,5 ;−10,7] respectivement, comparés aux patients ayant 0-1 symptôme. Même constat pour la QDV mentale, bien que moins marquée, puisqu’une baisse de 1,02 points [−1,70 ;−0,34] et 4,2 points [−4,9 ;−3,5] seulement furent observées chez les patients ayant 2–3 symptômes et plus de 3 symptômes respectivement, par rapport aux patients ayant 0–1 symptôme.
Conclusion |
Une attention particulière devrait être portée à des symptômes non spécifiques, tels que les crampes et la fatigue, qui pourraient être pris comme indicateurs de l’évolution de la MRC, et de détérioration de la QDV. Cette QDV étant d’autant plus dégradée qu’il y a de symptômes.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : MRC, Symptômes, QDV, PCS, MCS
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Vol 67 - N° S3
P. S143-S144 - mai 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.