Le coût direct de la prise en charge des pneumopathies nosocomiales en réanimation : exemple de l’Hôpital militaire de Rabat, Maroc - 19/04/19
Résumé |
Introduction |
Les pneumopathies nosocomiales constituent un problème de santé publique à plusieurs niveaux pour le patient, la collectivité et les budgets de santé. Elles figurent au second rang des infections acquises en milieu hospitalier après les infections urinaires. L’impact médico-économique des pneumopathies nosocomiales a été souligné par les responsables de programmes nationaux et locaux de lutte contre l’infection. L’objectif de notre étude est d’estimer le coût direct de la prise en charge des pneumopathies nosocomiales au sein des services de réanimation à l’hôpital militaire de Rabat.
Méthodes |
Ce travail consistait en une étude prospective des pneumopathies nosocomiales (PN) chez les patients hospitalisée au service de réanimation de l’hôpital militaire d’instruction Mohamed V de Rabat sur une période de six mois du 06/04/2017 au 06/10/2017. Différents indicateurs économiques ont été évalués afin de mesurer l’impact économique des pneumopathies nosocomiales : le coût global de la prise en charge, le coût de l’antibiothérapie et le coût de la prolongation de la durée de séjour.
Résultats |
Durant la période de l’étude (six mois), 52 cas de pneumopathie nosocomiale ont été diagnostiqué parmi les 427 malades hospitalisés, soit une incidence mensuelle de 2,3 nouveaux cas pour 100 malades. Le coût global de prise en charge des patients atteints de pneumopathie nosocomiale (PN), durant cette période était de 463 488€ avec un coût global moyen de 8913,2€ par patient. Le coût total de l’antibiothérapie chez les malades atteints de PN a était estimé à 64351,3€ avec un coût moyen de 1261,9€ par malade. La durée de séjour a été prolongée d’une moyenne de 10jours pour les malades atteints de PN par rapport aux malades non atteints de PN. La différence de coût entre les deux catégories a été estimée à 114 838,9€. Le coût de la prolongation de la durée de séjour en réanimation était en moyenne de 2489,1€ par malade (le coût moyen journalier était de 56,8€). Le coût total de l’allongement du séjour hospitalier, et de traitement représente respectivement 26 % et 12 % du surcoût total de PN.
Conclusion |
Les surcoûts attribuables aux pneumopathies nosocomiales ont été évalués à de nombreuses reprises dans la littérature, mais avec des champs d’investigation et des méthodes variables. Ces surcoûts sont essentiellement liés à la prolongation des durées de séjour et la consommation des antibiotiques. Face à ces perspectives, des mesures de prévention des pneumopathies nosocomiales présentent donc un rapport coût/bénéfice favorable. Dans notre étude, une baisse de 6 % du taux de PN (objectif accessible compte tenu du taux d’évitabilité habituellement retenu) conduirait à une économie 26 739,6€ du budget de l’hôpital.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots-clés : Pneumopathie nosocomiale, Surcoût, Durée de séjour, Antibiothérapie, Réanimation
Plan
Vol 67 - N° S3
P. S158-S159 - mai 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.