Analyse par score de propension du temps jusqu’à la rechute locorégionale selon le traitement ou non par une radiothérapie adjuvante chez des patients opérés pour une tumeur urothéliale de la vessie infiltrant le muscle - 19/04/19
Résumé |
Introduction |
Les tumeurs de la vessie infiltrant le muscle (TVIM) non métastatiques correspondent à des cancers de la vessie avancés. Malgré une prise en charge standard associant une cystectomie totale et un curage ganglionnaire pelvien, le taux de survie globale à cinq ans est inférieur à 50 %. La radiothérapie adjuvante (RT) est une option de traitement, dont le bénéfice clinique reste à démontrer. L’objectif principal de cette étude était d’étudier l’association entre la RT et le temps jusqu’à une rechute locorégionale (TRLR) chez des patients atteints d’une TVIM urothéliale non métastatique. Le temps jusqu’à l’apparition de métastases (TM) et la survie globale (SG) ont également été étudiés.
Matériel et méthodes |
Une cohorte rétrospective multicentrique a été initiée à partir de cinq centres du Groupe d’étude des tumeurs uro-génitales (GETUG). Les données des sujets irradiés provenaient de trois centres français, d’un centre autrichien et d’un centre italien. Les données des sujets non irradiés provenaient du même centre italien. Les principaux critères d’éligibilité étaient : TVIM non métastatique à dominante urothéliale traitée par cystectomie totale et présence d’au moins un facteur prédictif de rechute locorégionale (pT≥3, marges de résection positives, pN+). Deux approches ont été appliquées : modélisation classique et approche par score de propension (SP, par appariement et pondération) pour prendre en compte un biais d’indication. L’effet de la RT sur le TRLR et le TM a été évalué à partir de modèles de Cox causes-spécifiques à risques proportionnels.
Résultats |
Les sujets irradiés (n=79) étaient plus à risque de RLR que les sujets traités par cystectomie seule (n=411). Ils présentaient plus fréquemment des marges chirurgicales positives (39,2 % versus 17,3 %, p<0,001), un envahissement ganglionnaire (69,6 % versus 53,5 %, p=0,010), une invasion lymphovasculaire (46,8 % versus 32,6 %, p=0,015) et un curage ganglionnaire limité à moins de 10 ganglions prélevés (29,1 % versus 10,7 %, p<0,001). Au sein de la pseudo-population pondérée sur le SP, le taux de rechute locorégionale à un an était de 15 % (±8 %) et 21 % (±6 %) chez les sujets irradiés et non irradiés respectivement (p=0,067). Dans cette même population, l’effet marginal de la radiothérapie adjuvante indique une diminution du risque instantané de RLR, en tout temps, de 47 % (HR=0,53 ; IC95 %=[0,29–0,99]). Nos Résultats indiquent également une augmentation des risques de métastases associés à la RT, passé six mois après la chirurgie et une absence d’association entre la RT et la survie globale. Au sein des populations appariées sur le SP, les associations estimées sont similaires mais non statistiquement significatives concernant le TRLR.
Conclusion |
Cette étude supporte l’hypothèse d’une association entre la RT et la réduction du TRLR. Elle souligne néanmoins l’intérêt d’apporter des données prospectives pour pallier aux limites méthodologiques (biais de confusion résiduel).
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots-clés : Tumeur de la vessie infiltrant le muscle viscéral, Radiothérapie adjuvante, Score de propension, Cohorte rétrospective
Plan
Vol 67 - N° S3
P. S159-S160 - mai 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.