Le Sénégal a pour objectif qu’à l’horizon 2020, 90 % des personnes sous traitement contre le VIH parviennent à un état de suppression virale. L’objectif de ce travail est d’étudier les déterminants de la déperdition des patients sous traitement ARV au niveau des centres de prise en charge au Sénégal.

Nous avons réalisé une étude transversale descriptive et analytique. L’étude a porté sur toutes les personnes vivant avec le VIH (PVVIH) sous traitement suivies au niveau des files actives dans les sites de prises en charge choisis. Il s’agit le plus précisément des PVVIH qui ont commencé le traitement en 2015 et 2016. Un tirage au sort a permis de sélectionner les cinq régions. Dans chaque région, un district sanitaire a été tiré au sort et l’hôpital régional choisi directement. L’échantillonnage était exhaustif. Les données ont été collectées à partir des dossiers et secondairement lors d’un entretien individuel si la personne était retrouvée. Elles portaient sur les caractéristiques personnelles, les données cliniques, biologiques, les connaissances, attitudes et pratiques sur l’infection mais aussi les raisons de perdu de vue. La méthode de Kaplan–Meier a été utilisée pour apprécier l’évolution globale du suivi. La comparaison des courbes a été faite à l’aide du test de logrank. Le modèle de Cox a permis d’identifier les facteurs associés.

Au total, 408 dossiers de perdus de vue ont été colligés. Plus de la moitié des PVD (56,9 %) provenaient des centres de santé. La moyenne d’âge à l’inclusion était de 34,7 ans (15,4 ans) et 63,2 % étaient de sexe féminin. La durée médiane de traitement était de sept mois. Elle était associée au type de structure de santé et au lieu de résidence. Au total 43,7 % des patients ont été retrouvés. Parmi ces derniers 37 % étaient sous traitement.

Le suivi des patients constitue un aspect majeur pour l’atteinte du troisième 90. Des stratégies de fidélisations doivent être développé mais aussi pour réduire les perdus de vue.