Phénotype clinique associé à une performance déficitaire au test de l’horloge dans une population de sujets asymptomatiques âgés de 50 et plus : analyse transversale (Succeed 03) - 19/04/19
Résumé |
Introduction |
Le test de l’horloge (TdH) est couramment utilisé pour dépister les troubles cognitifs chez les sujets âgés. Il permet l’évaluation des fonctions visuo-constructives et des fonctions exécutives peu, ou pas évaluées par les tests classiques comme le MMS. Une altération des performances au TdH serait un marqueur précoce de risque d’évènements de santé indésirables et de déclin cognitif. Notre objectif était d’estimer la prévalence et le phénotype associé à un déficit de performance au TdH chez des sujets âgés de 50 ans et plus en population générale.
Méthodes |
À partir de la base de données SUCCEED de sujets de 50 ans et plus volontaires pour bénéficier d’une évaluation gérontologique multi-domaine dans le service de gériatrie ambulatoire de l’Hôpital Emile Roux (AP–HP), nous avons sélectionné les sujets recrutés entre 2010 et 2015, pour lesquels les données du TdH et de l’IRM étaient disponibles (n=488, âge médian 62,1 ans, 67,2 % de femmes). Le TdH était coté en sept points, un score<7 était considéré comme altéré. Le degré d’atrophie hippocampique a été estimé par le score de Scheltens. Les caractéristiques des sujets avec et sans altération du TdH ont été comparées via des modèles logistiques après imputation des données manquantes. L’analyse des tests cognitifs était ajustée sur l’existence de symptômes dépressifs.
Résultats |
Une altération du TdH était observée chez 116/488 participants (prévalence de 23,8 % [IC 95 %, 20–27,5 %]) ; elle était significativement associée à l’âge (OR=1,07, [1,04–1,11]). Après ajustement sur l’âge, l’altération du TdH était significativement associée à un plus faible niveau d’éducation (OR=0,72 [0,58–0,89]), la présence de diabète (2,57 [1,14–5,79]), d’un syndrome métabolique (1,93 [1,05–3,56]), d’une diminution de la vitesse de marche en double tache cognitive (0,79 [0,65–0,95), de symptômes dépressifs (GDS, 1,86 [1,04–3,32]) et d’une altération de l’efficience cognitive globale au MMSE (2,56 [1,35–4,88]), d’un trouble de mémoire épisodique au test des cinq mots (4,11 [1,12–15,02)] et d’un trouble des fonctions exécutives à la batterie rapide d’efficience frontale (1,79 [1,01–3,16]). Les sujets ayant une altération au TdH présentaient significativement plus souvent une atrophie hippocampique selon le score Scheltens≥1 (1,97 [1,21–3,20]).
Conclusion |
Près d’un quart de sujets asymptomatiques âgés de 62,1 ans (médiane), avaient une performance altérée au TdH. Cette altération était associée à un phénotype clinique associant des facteurs connus de risque de déclin fonctionnel et cognitif chez les sujets âgés. Ainsi, ces résultats pourraient inciter à dépister des altérations très précoces des capacités cognitives, avant même les premiers symptômes, notamment grâce à des tests multi-domaines et possédant de bonnes qualités psychométriques tels que le TdH.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots-clés : Vieillissement, Phénotype de fragilité, Évaluation gérontologique multi-domaine, Test de l’horloge
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Vol 67 - N° S3
P. S166 - mai 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.