Éxposition aux poussières de bois et risque de cancer broncho-pulmonaire dans l’étude ICARE - 19/04/19
Résumé |
Introduction |
Les poussières de bois étant une nuisance rencontrée par 369 600 travailleurs français en milieu professionnel, le but de cette étude est de déterminer, à partir de l’enquête ICARE, étude cas-témoins réalisée en population générale, s’il existe un risque de survenue de cancer broncho-pulmonaire en cas d’exposition professionnelle antérieure aux poussières de bois et quels en sont les déterminants professionnels.
Population et méthodes |
Les 2276 cas et 2780 témoins de l’enquête ICARE ont été interrogés sur l’entièreté de leur parcours professionnel à partir de questionnaires dont un spécifique à l’exposition aux poussières de bois (type de bois, activité, produits chimiques employés, équipement de protection). Les odds-ratios (OR) et leurs intervalles de confiance ont été estimés à l’aide de régressions logistiques avec ajustement sur l’âge, le département de résidence, la consommation de tabac et le nombre total d’emplois. Un ajustement complémentaire sur les expositions professionnelles cumulées à la silice et à l’amiante a également été réalisé.
Résultats |
Les hommes exposés à la poussière de bois plus de 5 % de leur temps de travail avaient un risque élevé de cancer broncho-pulmonaire (OR 1,5, [1,1 ; 1,9], qui augmentait significativement avec la durée d’exposition (p de tendance=0,03) et le temps écoulé depuis la première exposition (p de tendance=0,02). Après ajustement sur l’exposition à l’amiante et à la silice, les associations n’étaient plus significatives, mais le risque de cancer broncho-pulmonaire demeurait élevé chez les hommes exposés plus de 5 % de leur temps de travail (OR 1,3 [1,0 ; 1,7]). L’association était plus forte parmi ceux qui n’avaient jamais été exposés professionnellement à l’amiante (OR=2,3 [1,1 ; 4,8]) en particulier en cas de latence de plus de 40 ans depuis la première exposition (OR=3,8 [1,2 ; 11,7]). L’association entre exposition aux poussières de bois et cancer broncho-pulmonaire ne variait pas en fonction du type de bois. Cependant, les travailleurs utilisaient à la fois des essences dures ou tendres, et il n’était pas possible d’isoler un type unique de bois employé. L’utilisation de machine lors du ponçage ou du sciage ne modifiait pas le risque.
Conclusions |
Il existe un risque accru de survenue de cancer broncho-pulmonaire en cas d’exposition professionnelle antérieure aux poussières de bois ce qui justifie la poursuite de la mise en œuvre de mesures de prévention collective aux postes de travail concernés.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots-clés : Expositions professionnelles, Poussières de bois, Cancer broncho-pulmonaire, Étude cas-témoins, Amiante
Plan
Vol 67 - N° S3
P. S167 - mai 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.