Taux élevé d’infections et d’acquisition d’E. coli BLSE après dose unique de fluoroquinolone en prévention avant biopsie de prostate - 09/05/19
Résumé |
Introduction |
Les fluoroquinolones (FQ), en dose unique, sont recommandées pour prévenir les infections après biopsies de prostate (BP). La présence de bactéries résistantes aux FQ dans les selles est associée à un risque accru d’infections urinaires après BP, dont le taux varie entre 3 et 5 %. En France, Escherichia coli est l’agent pathogène le plus souvent en cause et sa résistance aux FQ est proche de 20 % hypothéquant son efficacité en prévention. L’objectif de cette étude était d’évaluer l’efficacité des FQ en prévention avant BP et d’analyser le portage rectal de souches d’E. coli résistantes avant et au décours des BP.
Matériels et méthodes |
Rapport préliminaire d’une cohorte prospective monocentrique, incluant tous les patients consécutifs recevant une dose unique de FQ pour une BP. Des écouvillons rectaux ont été effectués le jour de la prise de FQ juste avant les BP (#1) et au moment de la consultation post- BP (#2). La prévalence a été comparée à l’aide du test exact de Fischer.
Résultats |
D’avril 2017 à février 2019, 141 patients ont été inclus dont 61(43 %) avaient des antécédents de BP. Le score de Charlson médian était de 4 [IQR 3–5] et le volume de la prostate de 44g [35–60]. Les patients rapportaient un voyage à l’étranger dans les 12 mois dans 75 cas (53 %), une prise d’antibiotiques dans les 6 mois dans 44 cas (31 %) dont : FQ (10), amoxicilline (8), acide amoxicilline-clavulanique (8), cotrimoxazole (2), autre (5), inconnu (22). Cinq (4 %) déclaraient avoir eu une IU dans les 3 mois. La molécule utilisée en prophylaxie était : ciprofloxacine pour 128 (91 %), ofloxacine pour 7(5 %) et lévofloxacine pour 6(4 %) patients. Le délai médian entre la prise de FQ et la biopsie était de 2,5heures [2,1–2,9]. Cent vingt et un patients (86 %) ont eu 2 visites et 101(72 %) 2 prélèvements rectaux. Le délai médian entre les BP et la visite post-BP était de 28jours [22–36]. Après BP, 24 patients (21 %) déclaraient au moins un événement parmi les suivants : IU (17,1 %) et/ou prise d’antibiotiques (14,1 %) et/ou hospitalisation (13,1 %). Le délai entre la BP et l’IU rapportée était de 3jours [2–5]. La prévalence d’E. coli résistant à la ciprofloxacine et d’E-BLSE était, respectivement, de 17 % et 8 % avant la BP (écouvillon#1) et de 30 % et 18 % lors de la visite de suivi (écouvillon#2). Le taux d’acquisition d’un portage rectal à E. coli résistant à la ciprofloxacine et à E-BLSE (écouvillon#2 positif et écouvillon#1 négatif) était respectivement de19,3 % et 11,7 % (p-value<0,005).
Conclusion |
L’incidence du portage rectal d’E. coli résistant à la ciprofloxacine et d’E-BLSE ainsi que la survenue d’une IU après BP après une dose unique de FQ en prophylaxie étaient trop élevées pour continuer d’envisager l’utilisation des FQ en 1ère ligne pour la prévention avant BP. D’autres traitements antibiotiques prophylactiques sont à envisager.
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Vol 49 - N° 4S
P. S112 - juin 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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