Comportements sexuels à risque et attitudes préventives dans des CeGIDDs de villes de taille différente - 09/05/19
Résumé |
Introduction |
La PrEP (prophylaxie pré-exposition) est une stratégie préventive visant à diminuer le nombre de nouvelles contaminations par le VIH. Les comportements sexuels et attitudes préventives des populations diffèrent-ils entre une grande ville et une ville de taille moyenne, justifiant d’ouvrir une consultation dédiée à la PrEP dans les centres hospitaliers des villes de taille moyenne ?
Matériels et méthodes |
Il s’agit d’une étude prospective observationnelle. Un questionnaire portant sur les pratiques sexuelles à risque, les attitudes préventives et l’opinion par rapport à la PrEP après information a été proposé aux personnes consultant au CeGIDD (centre gratuit d’information, de dépistage et de diagnostic) de 3 villes de taille moyenne (moins de 50 000 habitants) dont 1 n’ayant pas de consultation PrEP (CEGIDD B) et 2 en ayant déjà (CeGIDDC), et d’une grande ville (plus de 500 000 habitants) (CEGIDD A). Les participants étaient qualifiés à risque s’ils présentaient au moins un des critères suivants : avoir eu 6 partenaires sexuels différents ou plus au cours des 3 derniers mois, avoir participé à des relations sexuelles multipartenaires, avoir participé à des relations sexuelles tarifées, avoir souvent des rapports sexuels sous l’emprise de l’alcool, avoir déjà eu des rapports sexuels sous l’emprise de drogues récréatives, avoir eu un diagnostic d’IST (infection sexuellement transmissible) dans les 6 derniers mois. Le critère de jugement principal était le taux de personnes à risque n’utilisant pas systématiquement le préservatif lors de leurs rapports avec partenaire occasionnel.
Résultats |
Du 12 mars au 12 juin 2018 dans 5 CeGIDDs, 857 questionnaires ont été récoltés, dont 564 dans les CeGIDDs A, 121 dans le CeGIDD B et 172 dans les CeGIDDs C. Dans les CeGIDDs A, 43,3 % (244) des personnes étaient à risque, contre 34,7 % (42) dans le CeGIDD B et 41,3 % (71) dans les CeGIDDs C. Dans le CeGIDD B, 86,7 % (26) des personnes à risque déclaraient ne pas utiliser systématiquement le préservatif pour les rapports avec un partenaire occasionnel, contre 73 %(146) dans les CeGIDDs A (p=0,309) et 60,8 % (31) dans les CeGIDDs C (p=0,096). Chez les personnes à risque, le refus de la PrEP était de 50 % (18) dans le CeGIDD B, contre 36,7 % (80) dans les CeGIDDs A (p=0.043) et 39,3 % (24) dans les CeGIDDs C (p=0,044). Dans le CeGIDD B, le besoin d’information était le plus important (36,1 %, 13), contre 27,9 % (17) dans les CeGIDDs C et 31,2 % (68) dans les CeGIDDs A.
Conclusion |
Bien que les comportements sexuels à risque semblent être moindres dans les villes de taille moyenne, en comparaison aux grandes villes, l’utilisation du préservatif par les personnes à risque est moins assidue dans la ville où la PrEP n’est pas prescrite. La demande d’information concernant la PrEP est par ailleurs plus importante dans cette ville. L’ouverture d’une consultation de prescription de la PrEP pourrait donc s’envisager, dans une démarche plus globale d’amélioration de l’information sur les stratégies de prévention des IST.
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Vol 49 - N° 4S
P. S115 - juin 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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