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Pourrions-nous éviter des cas de paludisme en intégrant une consultation voyage dans la consultation infectiologue de suivi VIH pré-départ ? - 09/05/19

Doi : 10.1016/j.medmal.2019.04.285 
M. Poupard 1, N. Vignier 2, M. Khuong 1, N. Sayre 1, M. Buson 1
1 CHSD, Saint-Denis, France 
2 Inserm, IPLESP, UMRS_1136, groupe hospitalier Sud Île-de-France, Melun, France 

Résumé

Introduction

Les immigrés d’Afrique subsaharienne étant sur-représentés parmi les personnes vivant avec le VIH en Île-de-France et consultant fréquemment avant et après un retour au pays pour gérer leur besoin en antirétroviraux, une étude a été mise en place pour évaluer le risque de paludisme et l’application des mesures de prévention.

Matériels et méthodes

Les médecins de deux centres de prise en charge du VIH voyant en consultation un patient de retour de zone d’endémie remplissaient un questionnaire sur les conditions de voyage (destination, durée, traitements, problème de santé). Les données ont été anonymisées, saisies et analysées de façon descriptive.

Résultats

Parmi les 110 répondants âgés en moyenne de 48 ans, 60 % étaient des femmes et 92 % étaient nés en Afrique Sub-Saharienne (ASS). La destination du voyage était l’ASS dans 97 % des cas avec une durée médiane de séjour de 2 mois. Plus de la moitié des patients déclaraient un antécédent de paludisme. Une chimioprophylaxie antipalustre avait été prescrite à 84 % des voyageurs, le plus souvent la doxycycline (57 %). L’infectiologue était à l’origine de la prescription dans 55 % des cas, une consultation du voyageur pour 14 % et le médecin généraliste dans 31 % des cas. Bien que 78 % des voyageurs décrivaient une parfaite observance de la prophylaxie pendant le séjour, 12 % ne l’ont pas prise et seuls 50 % ont bien poursuivi la prophylaxie après le retour. Concernant les vaccinations, 87 % des patients voyageurs étaient vaccinés contre le DTP, 86 % contre la fièvre jaune et 86 % immunisé pour le VHB, et dans plus de 46 % des cas le statut sur l’hépatite A n’est pas connu. Concernant le VIH, 81 % avaient une charge virale VIH indétectable au retour, la moyenne des CD4 étant de 654/mm3, 88 % des patients déclaraient une très bonne observance de leur traitement ARV. Au total 21 patients tous originaires d’ASS ont décrit un problème de santé au cours du voyage ou au retour, dont 8 cas déclarés de paludisme sur place (dont 5 sans prophylaxie qui n’avaient consulté avant le départ). On note 6 cas de paludisme au retour mais aucun de ces patients n’avaient pris correctement la prophylaxie, ils avaient tous des durées de séjour supérieure à 3 mois. Un des cas au retour était un cas de paludisme grave. Les autres problèmes de santé au cours du voyage étaient des cas de diarrhées ou des problèmes dermatologiques résolutifs sur place.

Conclusion

Des cas de paludisme pourraient être évités par une sensibilisation et une prescription plus systématique d’une prophylaxie aux voyageurs vivant avec le VIH à destination des pays d’endémie lors des consultations de suivi. Une attention particulière sera portée aux voyageurs présentant de faibles ressources, peu éduqués et/ou ne consultant pas facilement un médecin de ville. La durée totale de la chimioprophylaxie doit être discutée pour ces patients fragiles mais dont les séjours en zone à risque peuvent dépasser les 3 mois.

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Vol 49 - N° 4S

P. S119 - juin 2019 Retour au numéro
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  • Facteurs predictifs de décés au cours du paludisme grave au service des maladies infectieuses et tropicales du CHNU de Fann
  • N. Fall, N. Lakhe, A. Massaly, L. Fortés-Déguénévo, C. Ndour, M. Seydi
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  • Pronostic à court terme des insuffisances rénales aiguës associées au paludisme grave chez les voyageurs : Résultat d’une étude rétrospective multicentrique
  • P. Conan, E. Gaudray, C. Dubost, M. Boutonnet, P. Pasquier, O. Bylicki, S. de Rudnicki, C. Ficko, E. Peytel, N. Libert

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