Éfficacité et tolérance de fosfomoycine trométamol dans les infections urinaires masculines - 09/05/19
Résumé |
Introduction |
Les possibilités de traitement des infections urinaires masculines (IUM) à entérobactéries multi-résistantes sont limitées et les carbapénèmes sont les molécules privilégiées pourtant la fosfomycine-trométamol (FT) garde une sensibilité>90 % chez ces bactéries. Nous nous sommes intéressés à l’efficacité et la tolérance de la FT per os dans le traitement des IUM.
Matériels et méthodes |
Nous avons mené une étude rétrospective observationnelle bicentrique de janvier 2017 à août 2018. Tous les patients ayant une IUM traitée par FT ont été inclus. L’IUM aiguë était définie selon les recommandations de la SPILF 2017. La prostatite chronique était définie par des signes fonctionnels d’une durée supérieure à 3 mois et/ou d’antécédent(s) d’IUM au même germe de même phénotype dont le dernier épisode est inférieur à 3 mois. La guérison clinique était définie par la disparition des signes cliniques à la fin du traitement antibiotique. La guérison microbiologique était définie par un ECBU stérile 7jours après la fin du traitement antibiotique.
Résultats |
Seize patients ont été inclus, 4 avec IUM aigue et 12 avec une prostatite chronique. Douze IUM sur 16 étaient dues à une infection à E. coli (dont 9 BLSE) et 4 à K. pneumoniae (dont 3 BLSE). Toutes présentaient une résistance aux fluoroquinolones et au cotrimoxazole.
Chez les patients avec une IUM aiguës, 3/4 avaient de la fièvre supérieure à 38°C dont un patient une pyélonéphrite aigue. Le schéma posologique était d’une prise quotidienne de FT pour une durée moyenne de 19jours (14–21). La guérison clinique et microbiologique était constatée chez tous les patients, sans récidive à distance après un suivi moyen de 5,3 mois (1–8). Chez les patients avec prostatites chroniques, 6/12 avaient de la fièvre supérieure à 38°C. Tous les patients présentaient une uropathie sous-jacente et 4 d’entre eux une immunodépression (2 greffes, une cirrhose, un lupus). Le schéma le plus souvent utilisé était une prise quotidienne de FT pendant 3 semaines puis toutes les 48heures pour une durée totale de 6 semaines (10/12). On retrouvait une guérison clinique et microbiologique dans 11/12 cas. Le seul échec était chez un patient greffé rénal avec une infection à K. pneumoniae BLSE dont la CMI faite à posteriori était à 64mg/L (résistante). Quatre patients ont présenté une récidive au même germe dans un délai de 6 mois après l’arrêt de FT (3 E. coli et 1 K. pneumoniae) et 3 patients ont fait une nouvelle infection après un suivi moyen de 5,8 mois (4–12). Aucune résistance à la fosfomycine n’était notée. Sur le plan de la tolérance, 6/16 patients ont présenté des troubles digestifs mineurs ou modérés sans nécessité d’arrêt de traitement.
Conclusion |
La FT semble être une alternative raisonnable aux carbapénèmes dans le traitement des IUM non graves à entérobactéries multi-résistantes avec une bonne tolérance et l’absence d’acquisition de résistance.
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Vol 49 - N° 4S
P. S130 - juin 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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