Perception de la vaccination et de l’obligation vaccinale chez les étudiants en PACES de France : une « fenêtre de tir » pédagogique ? - 09/05/19
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Résumé |
Introduction |
Il s’est développé en France une baisse de confiance de la population vis à vis des vaccins. Des études ont montré que les médecins pouvaient être sujets à cette « hésitation vaccinale », alors qu’ils sont la principale source d’information des patients. Nous avons souhaité évaluer la perception qu’avaient de la vaccination, et plus précisément de l’extension de l’obligation vaccinale de 2018, les étudiants les plus jeunes dans la filière de santé : ceux qui sont en Première année commune des études de santé (PACES).
Matériels et méthodes |
Nous avons élaboré un questionnaire anonyme en ligne et contacté les facultés de médecine de France pour qu’elles le diffusent de manière non obligatoire aux étudiants en PACES de février à juin 2018. Parmi elles, 26 ont accepté. Le questionnaire comportait 3 parties : données sociodémographiques ; perception de la vaccination (utilité, dangerosité, confiance) sur des échelles de 0 à 100 ; perception de l’extension de l’obligation vaccinale, dont leur réaction à une affiche « anti-vaccins obligatoires ».
Résultats |
Au total, 4326 étudiants ont complété le questionnaire ; ils avaient un âge moyen de 18,8±1 ans. Sur une échelle de 0 à 100, les étudiants estimaient l’utilité des vaccins à 90 (25–100) (médiane et interquartiles), leur dangerosité à 25 (10–50), et leur confiance envers la vaccination à 82 (70–94).
Concernant les vaccins obligatoires, 3374 (78,0 %) savaient que leur nombre avait récemment augmenté ; 3664 (84,7 %) étaient tout à fait/plutôt d’accord pour dire qu’il existait une justification scientifique à cette obligation vaccinale et 2842 (65,7 %) pour dire que cela était justifié d’un point de vue moral. D’autre part, 1444 (33,4 %) ont considéré qu’il s’agissait partiellement/totalement d’une restriction de liberté. Seuls 905 (20,9 %) ont déclaré que l’extension du nombre de vaccins obligatoires allait renforcer leur confiance envers les vaccins, et 1416 (32,8 %) que cela renforcerait leur perception que les vaccins ont peu d’effets indésirables graves. Lorsqu’on considère les 5 classes d’âge principales (17, 18, 19, 20 et 21 ans), la perception de l’utilité des vaccins et de la confiance envers la vaccination diminuait significativement avec l’âge, tandis que la perception de la dangerosité associée aux vaccins augmentait significativement chaque année.
Concernant l’affiche anti-vaccins obligatoires, qui utilisait un graphisme suggérant de façon subliminale un parallèle entre cette obligation et le régime nazi, 144 (3,3 %) étaient tout à fait d’accord et 457 (10,6 %) plutôt d’accord avec son message.
Conclusion |
Cette étude suggère que les étudiants en PACES de France perçoivent les vaccins comme efficaces, mais leur associent une dangerosité notable. L’extension de l’obligation vaccinale est perçue plus scientifiquement que moralement légitime. La progression avec l’âge de la perception négative envers les vaccins montre que la sensibilisation et la formation en matière de vaccination doit être renforcée dès le début des études de santé.
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Vol 49 - N° 4S
P. S131-S132 - juin 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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