Comment améliorer la couverture vaccinale antigrippale du personnel hospitalier ? - 09/05/19
Résumé |
Introduction |
La couverture vaccinale antigrippale est en baisse parmi le personnel hospitalier francilien, malgré un niveau de connaissances satisfaisant sur la grippe et son vaccin. Ce travail vise à identifier les éventuelles mesures permettant d’augmenter la couverture vaccinale.
Matériels et méthodes |
Un auto-questionnaire a été diffusé en octobre 2018 sous format papier (avec la fiche de paie) et/ou informatisé (mail, intranet) au personnel de six sites hospitaliers.
Résultats |
Parmi 6527 employés, 1195 (18 %) ont répondu, parmi lesquels 27 % d’infirmiers (IDE), 22 % d’aides-soignants (AS), et 7 % de médecins. Pour 2018–2019, 506/1179 (42 %) répondants ont déclaré vouloir se faire vacciner, 138 (12 %) étaient encore hésitant et 551/1179 (46 %) ne comptaient pas se faire vacciner. La réticence à se faire vacciner est inégalement répartie entre les soignants : 48 % (152/320) chez les IDE, 58 % (153/262) chez les AS et 6 % (5/86) chez les médecins (p<0,001). Si l’on compare les intentions pour 2018-2019 au taux de vaccination déclaré en 2017–2018, parmi les 373 vaccinés l’année précédente, 357 (96 %) comptaient se faire à nouveau vacciner en 2018–2019, 11 (3 %) hésitaient, et 5 (1 %) ne comptaient pas se refaire vacciner.
Parmi les 806 non vaccinés en 2017/2018, 541 (67 %) ne comptaient pas se faire vacciner en 2018–2019, 124 (15 %) hésitaient encore, et 141(18 %) comptaient cette fois se faire vacciner. Si on intéresse à ceux déjà vaccinés par le passé mais pas en 2017/2018, 95/369 (26 %) déclarent ne pas avoir eu le temps l’année précédente et 118/370 (32 %) comptent se faire vacciner en 2018/2019. Parmi les 551 employés ne souhaitant pas se faire vacciner, 423 (77 %) ont déclaré qu’aucune mesure ne serait susceptible de leur faire changer d’avis et 49 (9 %) déclarent qu’une meilleure information sur l’efficacité du vaccin pourrait modifier leur position. Concernant les 138 participants qui hésitaient encore à se faire vacciner pour 2018–2019, 60 % souhaitaient une meilleure information sur le vaccin (éfficacité, tolérance, notamment via des réunions d’information) et 18 % seraient encouragés par la mise à disposition de la vaccination dans leur service. Sur le projet d’obligation vaccinale contre la grippe, la rougeole et la coqueluche pour les soignants, 249/1195 (21 %) s’y sont déclarés favorables et 946/1195 (79 %) contre. Parmi les 946 opposés à cette obligation, 535 (57 %) étaient pour ces quatre vaccins mais sans obligation, 221 (23 %) étaient favorables à la vaccination, mais pas pour la grippe, et 190 (20 %) étaient contre toute obligation, la considérant comme une atteinte aux libertés individuelles.
Conclusion |
Cette étude montre que les personnels réticents à la vaccination sont majoritairement fermés à toute mesure permettant d’augmenter la couverture vaccinale. Parmi les mesures envisageables, on peut proposer des mesures facilitatrices (horaires élargis, vaccination dans les services) pour les personnels déclarant manquer de temps, et une meilleure information sur le vaccin à destination des hésitants, là où le projet d’obligation vaccinale ne fait pas consensus.
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Vol 49 - N° 4S
P. S131 - juin 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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