Attitudes et couverture vaccinale antigrippale des soignants d’un établissement de santé universitaire - 09/05/19
Résumé |
Introduction |
Malgré les recommandations nationales de vaccination contre la grippe pour les professionnels de santé (PDS), la couverture vaccinale (CV) au sein des établissements de santé reste insuffisante. Les objectifs de ce travail étaient d’estimer les CV des PDS quel que soit leur lieu de vaccination pour la saison 2017/2018 et de décrire les motivations et les freins à cette vaccination.
Matériels et méthodes |
Une étude transversale descriptive a été réalisée à partir d’un échantillon représentatif de la population soignante (médicale et non médicale) d’un établissement de santé universitaire. Un questionnaire anonyme décrivant les attitudes par rapport à la vaccination contre la grippe a été envoyé aux 470 personnes tirées au sort et répondant aux critères d’inclusion.
Résultats |
La population étudiée représentait 4695 PDS (étudiants exclus). Le nombre de PDS vaccinés via le service de santé au travail (SST) sur la même période représentait 11,5 % de cette population (541/4695). Au total, 271 soignants ont répondu à l’enquête, soit un taux de participation de 57,6 % (271/470). Notre échantillon était représentatif de la population pour l’âge, le sexe et le statut professionnel (médical/non médical). La couverture vaccinale des PDS était estimée à 25,5 % (IC95 % : 20,2 ; 30,6), soit 69/271 PDS. La répartition, selon le type de vaccinateur, retrouvait une majorité de vaccination réalisée par le SST (63,8 %, 44/69), 13,0 % étaient vaccinés par un collègue (9/69), 10,2 % par le médecin traitant ou spécialiste (7/69). Il est à noter que 10,1 % pratiquaient l’auto-vaccination (7/69). La principale motivation des PDS vaccinés était de se protéger contre la maladie (81,2 %, 56/69). Les principaux freins à la vaccination étaient : un doute sur l’efficacité (42 %, 80/190), la peur d’effets secondaires (32 %, 61/190), la non-obligation vaccinale (31 %, 59/190), le manque de temps (21 %, 40/190), le manque d’information (10 %, 19/190). Environ 4 % (8/190) déclaraient que leur médecin traitant est opposé à la vaccination, alors que 13 % (35/271) avaient une indication théorique autre que le fait d’être soignant de se faire vacciner. Environ 4 % (8/190) étaient opposés aux vaccins en général. La vaccination était mieux acceptée chez les hommes (p=0,03), la moyenne d’âge des sujets vaccinés était plus élevée (p=0,02). Les PDS vaccinés l’année précédente l’étaient significativement plus pour la saison 2017/2018 (p<0,001).
Conclusion |
La CV issue de ce travail était supérieure à celle estimée par le SST mais restait encore trop faible par rapport aux objectifs fixés par l’OMS. Les freins à la vaccination demeurent nombreux mais pourraient être levés grâce à la mise en place d’actions de formation et d’information des PDS. Une nouvelle estimation de la CV est actuellement en cours pour évaluer l’impact de la formation des PDS au bien-fondé de la vaccination antigrippale en milieu professionnel.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 49 - N° 4S
P. S138 - juin 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?