Améliorer la vaccination chez les patients atteints d’un cancer - 09/05/19
Résumé |
Introduction |
Les personnes atteintes d’un cancer sont particulièrement exposées aux risques d’infections sévères. Des recommandations vaccinales spécifiques incluant la grippe et le pneumocoque sont préconisées. En centre de lutte contre le cancer (CLCC), la promotion de la vaccination doit être un objectif, mais sa mise en oeuvre est délicate. Nous décrivons les actions menées dans notre CLCC depuis juin 2018 et les résultats de leur mise en oeuvre.
Matériels et méthodes |
Cette étude a été conduite sous la forme d’une enquête déclarative avant-après par remise d’un questionnaire auprès des patients d’hôpital de jour (HDJ). Les oncologues ont été sensibilisés aux recommandations vaccinales par la réalisation d’une première enquête en juin 2018 (E1). Des actions de sensibilisation ont été proposées en commission médicale d’établissement : information lors des consultations d’annonce, remise au patient d’un flyer d’information et d’un courrier pour son médecin traitant, diffusion d’un film d’animation dans les salles d’attente, formation des infirmiers des consultations et de l’HDJ et des oncologues. Une seconde enquête a été menée en décembre 2018 pour évaluer l’impact de ces actions (E2).
Résultats |
Trois cent quatorze patients ont participé à l’E2 (E1 : 303). Selon leurs déclarations, 138 patients (43,9 %) étaient vaccinés contre la grippe et 45 (14,3 %) contre le pneumocoque (respectivement 100 (32 %) et 21 (7 %) pour E1). Deux cent dix-sept patients (69 %) disaient avoir été informés sur la vaccination contre la grippe (E1 : 38 ; 12,5 %) et 61 (19,4 %) sur le vaccin pneumocoque (E1 : 9 ; 3 %). Les patients « informés » étaient vaccinés contre la grippe dans 60,4 % des cas (131/217) et contre le pneumocoque dans 90,2 % des cas (55/61). Soixante et un patients (19,4 %) avaient connaissance du flyer, 43 (13,7 %) de la lettre d’information destinée au médecin traitant et 18 (5,7 %) avaient vu le film d’animation. Cent dix-neuf (38 %) patients pensaient que leur entourage était vacciné. Globalement, sur les 617 patients interrogés, 413 étaient favorables à la vaccination (67 %).
Conclusion |
Ces enquêtes ont objectivé une sous-information des patients et une couverture vaccinale très faible, notamment vis-à-vis du pneumocoque. Les freins à la vaccination sont multiples en établissement de santé (ES) : méconnaissance des recommandations, surcoût et indisponibilité des vaccins en ES, absence de dossier vaccinal global, manque de temps et d’engagement des oncologues. On constate que les patients sont favorables à la vaccination dans la majorité des cas et vaccinés lorsqu’ils sont informés (90 % des patients informés sur les risques liés aux pneumocoques étaient vaccinés). Si les supports papiers et médias sont peu connus, ce sont les échanges avec les professionnels médicaux qui semblent avoir le plus d’impact. En plus d’un dialogue oncologue-médecin traitant, il est indispensable que les vaccins soient mis à disposition gratuitement dans les ES.
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Vol 49 - N° 4S
P. S140 - juin 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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