Consultation de vaccination et de prévention dédiée aux patients immunodéprimés non-VIH : description d’une cohorte - 09/05/19
Résumé |
Introduction |
Malgré la mise en place de recommandations spécifiques et leur diffusion dans les sociétés savantes, les patients immunodéprimés sont généralement sous-vaccinés. La première cause de non vaccination est la non-prescription par un médecin (Lanternier et al., MMI 2009). Nous proposons aux spécialistes prenant en charge des patients immunodéprimés non-VIH de voir leurs patients en consultation spécifique. Ceux-ci sont envoyés par le référent spécialiste à l’occasion du bilan pré-biothérapie, lors d’un changement de ttt, ou suite à la découverte récente de la pathologie.
Matériels et méthodes |
Lors de la consultation, les données concernant le mode de vie, les contacts animaliers et les voyages étaient recueillies. Les antécédents vaccinaux et infectieux étaient colligés, et les ordonnances remises pour rattrapage du calendrier vaccinal et réalisation des vaccins spécifiques recommandés. Des informations de prévention concernant les précautions animalières et alimentaires, les suivis dentaires et gynécologiques, la survenue de fièvre/symptômes infectieux étaient exposés. Des sérologies complémentaires pouvaient être demandées en fonction des antécédents infectieux et des expositions.
Résultats |
Au total, 104 patients ont été vus en consultation. L’âge médian était de 46 ans. Un total de 41 % avait une pathologie rhumatismale, 26 % une MICI et 26 % étaient suivis pour sclérose en plaque. Le carnet de vaccination était disponible dans 44 % des cas. Au total, 82 % rapportaient des antécédents cliniques de varicelle et 6 % de zona. Vingt-six pour cent présentaient régulièrement de l’herpès labial. Dix-huit pour cent avaient déjà présenté des infections urinaires. Sept pour cent avaient un quantiferon positif et ont été traités en prévention de réactivation de tuberculose latente. Aucune co-infection VIH, VHB ni VHC n’était détectée. La sérologie VZV demandée pour 14 patients était toujours positive. La sérologie rougeole réalisée pour 23 % des patients était positive dans 93 % des cas. Lorsque la sérologie CMV était demandée, elle était positive dans 58 % des cas et l’EBV dans 88 % des cas. Les rappels dTP/dTcP ont été prescrits pour 55 % des patients qui n’étaient pas à jour, les vaccins pneumocoques pour 76 %. Le vaccin ROR a été prescrit dans 7 cas et le vaccin zona pour 10 patients. Seize refus de vaccination ont été notés, concernant le vaccin grippe principalement (56 % des refus).
Conclusion |
Cette consultation spécifique permet dans un grand nombre de cas le rattrapage du calendrier vaccinal et des vaccins recommandés dans cette population. Ce temps dédié parait nécessaire pour délivrer les messages de prévention et de vaccination rarement réalisés. Il sera néanmoins important d’évaluer l’impact de cette consultation concernant notamment la réalisation des vaccins prescrits, ceux-ci n’étant pas effectués lors de la consultation.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 49 - N° 4S
P. S140 - juin 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?