Organisation de la vaccination des patients immunodéprimés dans les centres de santé hospitaliers en France : un champ à investir - 09/05/19
Résumé |
Introduction |
Des recommandations pour la vaccination des sujets immunodéprimés ont été élaborées par le HCSP en 2014 ; leur mise en œuvre est complexe. Nous avons souhaité évaluer l’organisation de la vaccination de ces patients dans les centres hospitaliers ayant un service de maladies infectieuses.
Matériels et méthodes |
Du 14/01/2019 au 10/02/2019, nous avons diffusé un questionnaire concernant 3 situations : patients traités par chimiothérapie anti-cancéreuse (PCAC), après greffe de cellules souches hématopoïétiques (GCSH), et avant transplantation d’organe solide (TOS). Il était demandé pour chacune de ces populations : (a) si leur parcours comprenait une consultation avec un infectiologue ; (b) comment était gérée leur vaccination (par les infectiologues ; par les autres spécialistes en collaboration ou non avec les infectiologues ; ou si elle n’était pas formalisée) ; et (c) quelle était la proportion de sujets vaccinés (PCAC : pneumocoque, DTP(c), ROR ; après GCSH : pneumocoque, hexavalent, méningocoque, ROR ; avant TOS : pneumocoque, VHB).
Résultats |
Après retrait des réponses redondantes (plusieurs formulaires au sein d’un même centre), 69 réponses ont été retenues, dont 50,7 % issues d’un CHU, 42 % d’un CH et 7,2 % d’un autre établissement. Une consultation avec un infectiologue n’existe pas dans la plupart des centres (82,5 % des centres pour les PCAC, 75 % des centres après GCSH, et 42,5 % des centres avant une TOS). Dans d’autres, elle est réalisée de manière systématique (dans 1 centre pour les PCAC, 11,1 % des centres après GCSH, et 12,5 % des centres avant TOS). La réalisation de la vaccination est principalement gérée par les infectiologues seuls dans une minorité de centres (8,1 % des centres pour les PCAC, 16,2 % des centres après GCSH, et 22,5 % des centres avant TOS). Dans le cas contraire, la vaccination est dans certains centres gérée par les spécialistes oncologues/hématologues/transplanteurs, avec ou sans collaboration avec les infectiologues (43,5 % des centres pour les PCAC, 64,9 % des centres réalisant des GCSH, et 60,0 % des centres réalisant des TOS) ; dans d’autres centres, l’organisation de la vaccination n’est pas formalisée du tout (48,4 % des centres pour les PCAC, 18,9 % des centres après GCSH, et 17,5 % des centres avant TOS).
Proportion des patients vaccinés |
La proportion de sujets vaccinés dans chaque centre est le plus souvent inconnue des infectiologues (PCAC : 53,2 % des centres ; après GCSH : 48 % des centres ; avant TOS : 35,4 % des centres). Peu de centres déclarent qu’elle est de 90 % ou plus (aucun des centres pour les PCAC, 11,5 % des centres après GSCH, et 9,8 % des centres avant TOS). À l’inverse, il est souvent rapporté une proportion de patients vaccinés inférieure à un tiers (PCAC : 33,9 % des centres, après GCSH : 24,3 % des centres, avant TOS : 12,2 % des centres).
Conclusion |
L’organisation de la vaccination de ces sujets immunodéprimés est à la fois hétérogène et suboptimale ; en découle une faible couverture vaccinale. Les infectiologues doivent davantage investir ce champ, en collaboration avec les disciplines concernées.
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Vol 49 - N° 4S
P. S141 - juin 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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