Faible niveau de connaissance des médecins généralistes concernant la PrEP dans un département à forte incidence du VIH - 09/05/19
Résumé |
Introduction |
La Seine-Saint-Denis est un des départements avec les plus fortes incidences et prévalences de l’infection par le VIH en France. Malgré près de 10 000 utilisateurs de la PrEP en France, l’utilisation de cet outil de prévention reste encore faible eu égard aux nouvelles contaminations. Les médecins généralistes, de soins primaires, devraient être le relais de cette prescription d’autant plus qu’ils peuvent, depuis mars 2017, renouveler l’ordonnance. L’objectif de cette étude est d’estimer les connaissances, les motivations et les barrières des médecins généralistes de la Seine-Saint-Denis envers la PrEP.
Matériels et méthodes |
Les médecins généralistes de la Seine-Saint-Denis, exerçant en cabinet libéral ou en centre de santé, ont été invités à répondre à un questionnaire en ligne de janvier à avril 2018. Il leur a été d’abord demandé quelles étaient leurs connaissances à propos de la PrEP puis, après explications, s’ils y adhéraient ou non et leurs raisons.
Résultats |
Quatre-vingt-seize médecins ont répondu à l’enquête. Seuls 65 % (n=62) des médecins avaient déjà entendu parler de la PrEP, 64 % (n=61) pensaient avoir des patients concernés et 14 % (n=13) pensaient ne pas avoir de patients concernés. Cinquante pour cent (n=48) des praticiens recommanderaient la PrEP auprès de leurs patients, 4 % (n=4) ne la recommanderaient pas et 46 % (n=44) étaient indécis. Les hommes médecins (63 %), comparés aux femmes (39 %), étaient plus susceptibles de la recommander (p=0,03). La perception médiane de la PrEP, évaluée par une échelle allant de 1 (mauvaise) à 10 (bonne), était de 7 (IQR 5–8). Seuls 19 % (n=18) savaient que les médecins généralistes pouvaient renouveler la prescription de PrEP. Les principales craintes envers la PrEP étaient la baisse du port du préservatif, l’augmentation des IST et les effets secondaires à long terme du traitement.
Conclusion |
La majorité des médecins généralistes de Seine-Saint-Denis connaissent la PrEP mais ce chiffre reste encore faible. Alors que les médecins généralistes sont des acteurs centraux de prévention, la promotion de cet outil doit être faite sur tout le territoire et en particulier dans les zones de forte incidence du VIH. Des études qualitatives permettraient de mieux appréhender les motivations et craintes des médecins envers la PrEP car une mauvaise adhésion de ces médecins de soins primaires risque de limiter l’efficacité globale de la PrEP.
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Vol 49 - N° 4S
P. S142 - juin 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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