Prophylaxie pré-exposition au VIH (PrEP) dans la population transgenre : suivi à 3 ans dans un CeGIDD hospitalier - 09/05/19
Résumé |
Introduction |
La PrEP est disponible en France depuis janvier 2016. Parmi les populations à haut risque d’acquisition du VIH, la population transgenre représente une population clé mal connue, et peu représentée. Des consultations dédiées ont été mises en place dans le CeGIDD de notre CHU. Elles proposent un accueil des personnes transgenres pour une proposition de PrEP comprenant, le cas échéant, une prise en charge globale de santé. Ce travail a pour but de décrire une population transgenre suivie pour la PrEP au CeGIDD du CHU.
Matériels et méthodes |
Grâce à un travail de partenariat acté par une convention, les personnes transgenres accueillies dans une association d’aide aux transgenres sont orientées vers les consultations dédiées. La médiatrice de santé de l’association accompagne les personnes en amont et en aval des consultations PrEP, et participe à la consultation permettant également l’interprétariat. À partir du dossier médical informatisé (Nadis®), une extraction des données anonymisées a été faite et les caractéristiques de la population transgenre suivie en consultation PrEP de février 2016 à janvier 2019 ont été recueillies.
Résultats |
Pendant la période de recueil, 366 personnes ont consulté au moins une fois pour le motif de la PrEP : 83 % (304/366) sont des hommes, 3 % (11/366) sont des femmes et 13 % (51/366) sont des personnes transgenres pour la majorité homme vers femme (50/51). Les consultations dédiées ont commencé début 2018 et 32 personnes transgenres ont nouvellement été accueillies. Elles sont orientées par les associations dans 39 % (20/51) des cas, par le CeGIDD du CHU dans 35 % (18/51) et l’information est manquante dans 26 % (13/51). L’âge médian est de 33 ans [24–56], 88 % (45/51) sont originaires d’Amérique du Sud, et 86 % (44/51) sont en situation de prostitution. Elles sont sans couverture sociale et ont une prise en charge gratuite de la PrEP pour 51 % (26/51) d’entre elles, 5 % (3/51) ont une aide médicale d’État, 5 % (3/51) ont une couverture sociale et l’information n’est pas retrouvée pour 19 % (10/51). Des antécédents d’IST dans les 12 derniers mois sont déclarés pour 40 % (20/51) et une prise d’hormones pour 29 % (15/51). Le schéma de PrEP retenu est la prise en continu pour 94 % (48/51). En janvier 2019, 73 % (37/51) des transgenres sont en cours de suivi, et 27 % (14/51) ne sont pas revenus en consultation depuis plus de 6 mois. Parmi les 37 transgenres en cours de suivi, 27 prennent la PrEP depuis plus de 3 mois. La médiane de suivi est de 7 mois [0–29]. Aucun cas de séroconversion VIH n’a été rapporté.
Conclusion |
Cette étude met en évidence que cette population est en situation de précarité, vulnérable, sans affiliation à un régime régulier de sécurité sociale, travailleuse du sexe, et à haut risque d’acquisition du VIH. La mise en place récente d’une consultation dédiée, et le travail en partenariat avec une association ont permis d’augmenter le nombre de personnes transgenres suivies.
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Vol 49 - N° 4S
P. S143 - juin 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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