Acceptabilité du remplacement des associations fixes d’antirétroviraux (ARV) par des traitements comportant des génériques d’analogues nucléosidiques - 09/05/19
Résumé |
Introduction |
La régulation des dépenses liées aux prescriptions hospitalières de médicaments exécutées en ville, imposée par le CAQES (Contrat d’Amélioration de la Qualité et de l’Efficience des Soins), nous a conduits à étudier l’acceptabilité et l’acceptation des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) traitées par Rilpivirine/ténofovir disoproxil/emtricitabine (RPV/TDF/FTC) et Dolutégravir/abacavir/lamivudine (DTG/ABC/LAM) de passer d’une association fixe à une association équivalente (en principes actifs et en doses) de 2 comprimés pris à la même heure comprenant un générique d’analogues nucléosidiques.
Matériels et méthodes |
Lors de leur consultation hospitalière, les PVVIH n’ayant pas de critères de précarité ni de difficultés de compréhension de la langue française ont toutes été sensibilisées aux économies apportées par les génériques (plus de 1500 euros/patient/an) et interrogées par leur médecin grâce à un questionnaire de 8 questions autour de 4 thèmes : les caractéristiques socio-professionnelles et démographiques des PVVIH, leurs pathologies, leurs traitements ARV et les génériques. Un modèle de régression logistique en univarié et en multivarié a été réalisé sous le logiciel SAS® 9,4.
Résultats |
Le questionnaire a été posé à 98 patients, d’âge moyen 51,3 ans (écart-type : 11,1) et principalement de sexe masculin (n=68), 60 sous RPV/TDF/FTC et 38 sous DTG/ABC/LAM. Une majorité (n=76) de ces patients va récupérer son traitement en officine de ville. La plupart des patients connaissent le prix de leur traitement (n=85), ont l’habitude de prendre des génériques (n=74) et ont confiance en ceux-ci (beaucoup : n=41, moyennement : n=34, peu : n=12, pas du tout : n=9). Quarante-cinq patients ont accepté de se tourner vers le générique, 37 sont contre, et 16 laissent cette décision au médecin. Les raisons du refus sont liées au nombre de comprimés à prendre (77,3 %, n=41), au nombre de boîtes (75,5 %, n=40), ainsi qu’à la difficulté de prendre les comprimés (50,9 %, n=27). Viennent ensuite le fait de déjà prendre trop de comprimés (35,8 %, n=19), la crainte ou le manque de confiance dans les génériques (30,2 %, n=16), et la peur d’oublier de prendre leur traitement (26,4 %, n=14). En analyse multivariée sont associés à l’acceptation le sexe masculin (p=0,001), la dispensation en ville (p=0,03) et l’ancienneté du traitement (p=0,05). Au final, 51 patients ont réellement été mis sous génériques, ce qui représente une économie annuelle d’environ 79 000€ pour l’assurance maladie.
Conclusion |
Environ la moitié des PVVIH sélectionnées sous combinaison fixe d’ARV acceptent leur remplacement par des génériques lors d’une proposition mettant en avant les économies des dépenses de santé. Un développement de la démarche est donc à organiser par les acteurs de santé auprès des PVVIH.
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Vol 49 - N° 4S
P. S144 - juin 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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