Défis pour la prévention du VIH chez les personnes transgenres hommes vers femmes, dans un centre hospitalier français, en 2017 - 09/05/19
Résumé |
Introduction |
Il existe peu de données sur les caractéristiques de l’infection par le VIH chez les personnes transgenres malgré une prévalence particulièrement élevée dans cette population vulnérable. L’objectif de cette étude est de décrire les caractéristiques d’une population transgenre homme vers femme vivant avec le VIH (TVVIH) et de comparer ces caractéristiques à celles d’hommes non-transgenres vivant avec le VIH (HVVIH).
Matériels et méthodes |
Cette étude transversale concerne les TVVIH et HVVIH (PVVIH) avec un traitement antirétroviral depuis au moins 6 mois et ayant effectué au moins une consultation médicale dans notre centre hospitalier universitaire en 2017. Tous les TVVIH ont été inclus. Un échantillon aléatoire d’HVVIH a été sélectionné, à raison de 2 HVVIH pour chaque TVVIH. Les caractéristiques de ces PVVIH ont été recueillies de manière prospective dans une base de données électronique (NADIS®). Les tests du Chi2 (χ2) et de Student ont été utilisés pour comparer les proportions et les moyennes, respectivement, entre les groupes.
Résultats |
Parmi les 2949 PVVIH, nous avons inclus 280 TVVIH et un échantillon aléatoire de 560 HVVIH. L’âge médian des TVVIH était de 40 ans (IQ25 % 33 ans et IQ75 % 47 ans) versus (vs) 51 ans (IQ25 % 44 ans et IQ75 % 57 ans) pour les HVVIH (p<0,05). Les TVVIH ont été infectés par le VIH à un âge plus précoce que les HHVIH (âge médian : 29 ans, IQ25 % 24 ans et IQ75 % 32 ans ; vs 36 ans, IQ25 % 29 ans et IQ75 % 44 ans ; p<0,05). Elles sont essentiellement originaires d’Amérique latine (91 %, 254/280 vs 4,8 %, 27/560). La transmission du VIH était surtout bi-homosexuelle (94 %, 264/280 vs 43 %, 242/560) et elles avaient significativement plus de co-infections par le VHB (13 %, 37/280 vs 8 %, 44/560). Parmi les TVVIH, 38 % (106/280) avaient un nadir de CD4 inférieur à 200/mm3 (vs 49 %, 275/560, p<0,05). Aucune différence significative n’a été trouvée en termes de contrôle de la réplication virale au moment de l’analyse entre les TVVIH et les HVVIH (dernière charge virale (CV)<50 copies/mL : 87 %, 235/264 et 88 %, 458/519 respectivement).
Conclusion |
Dans cette cohorte de PVVIH, l’âge moyen du diagnostic de VIH chez les TVVIH était nettement inférieur, témoignant d’un âge plus précoce de contamination. La part de ceux dont la CV était indétectable était proche de 90 % et similaire à celle des HVVIH. Le nadir de CD4, indicateur du stade VIH au diagnostic, était plus élevé chez les TVVIH, ce qui impliquait une infection moins sévère au diagnostic. Cette étude souligne le fait que le principal défi, du moins dans la population transgenre d’une ville française, est d’empêcher l’acquisition précoce du VIH. L’utilisation de moyens de prévention, comme la PreP, devrait être augmentée dans cette population clé afin de réduire l’incidence de cette infection.
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Vol 49 - N° 4S
P. S145 - juin 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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