Intérêt de l’hôpital de jour dans la prise en charge ambulatoire des personnes vivant avec le VIH en Afrique - 09/05/19
Résumé |
Introduction |
En Afrique subsaharienne, les ruptures en approvisionnement de traitements antirétroviraux (ARV) ou d’infections opportunistes et les difficultés (matérielles, financières, risque de stigmatisation) pour se rendre en consultation fragilisent les personnes vivant avec le VIH (PVVIH). Les centres de traitement ambulatoire (CTA) offrent une prise en charge gratuite et complète (consultations, examens biologiques, hôpital de jour (HDJ)). Peu de structures ambulatoires proposent un HDJ en République du Congo. Nos objectifs sont de décrire l’activité de l’HDJ d’un CTA sur 2 ans, évaluer les besoins diagnostiques et thérapeutiques ainsi que le devenir des patients à 6 mois.
Matériels et méthodes |
L’étude est monocentrique, rétrospective, basée sur le registre de l’HDJ de 2015 et 2016 d’un CTA. Pour chaque hospitalisation, les données relatives aux patients ont été recueillies dans les dossiers papiers et informatiques (logiciel Santia©), celles relatives au séjour ont été recueillies grâce à un formulaire spécifique rempli par un médecin lors de l’hospitalisation.
Résultats |
Nous avons recensé 248 séjours, soit 193 patients. Le sexe ratio H/F était de 48/135, l’âge et l’IMC médians de 41 ans et 19kg/m2. Le stade OMS était de 4 pour 120 patients. Le délai médian de traitement ARV était de 31 mois avec 142 patients traités dont 43 sous AZT/3TC/NVP et 41 sous TDF/FTC/EFV. Les signes fonctionnels à l’admission étaient principalement la fièvre (n=88), la diarrhée (n=41), les douleurs abdominales (n=33), la toux (n=33), les nausées/vomissements (n=30) et les céphalées (n=30). Les examens complémentaires effectués au CTA étaient essentiellement des hémogrammes (n=98), des gouttes épaisses (n=22) et le dosage des lymphocytes TCD4+ (n=27). Pour 53 séjours, les examens n’étaient pas disponibles au CTA (gouttes épaisses, créatininémie, transaminases, sérologies hépatites et imageries). Les principaux diagnostics étaient : anémie(n=74), gastro-entérite (n=51), déshydratation (n=39), accès palustre (n=39), candidose (n=25) et pneumopathie (n=32). Un traitement parentéral a été administré au CTA lors de 126 séjours (dont 79 réhydratations) et 50 patients ont été adressés au CHU. À 6 mois, l’IMC et les CD4 avaient augmenté de manière statistiquement significative (respectivement 19,63kg/m2 vs 21,49kg/m2, p=0,0024 et 207/mm3 vs 409/mm3, p=0,036). Les symptômes étaient résolus pour 96 patients, 49 patients étaient décédés.
Conclusion |
L’HDJ est un outil à développer en Afrique subsaharienne, permettant d’éviter d’avoir recours à une hospitalisation onéreuse. Ce travail souligne l’importance du laboratoire et de son bon approvisionnement, obligeant sinon les patients à réaliser les examens à l’extérieur, source potentielle de retard de prise en charge.
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Vol 49 - N° 4S
P. S146 - juin 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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