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Des connaissances, attitudes et pratiques à améliorer face au VIH à la frontière avec le Brésil - 09/05/19

Doi : 10.1016/j.medmal.2019.04.354 
E. Mosnier 1, A. Carbunar 2, C. Dao 2, B. Bidaud 1, P. Brousse 1, A. Mendes 3, L. Monténégro 4, R. Botreau 1, M.C. Parriault 1, S. Rhodes 2
1 CH Cayenne, Cayenne, Guyane 
2 Association !Dsanté, Rémire, Guyane 
3 UNIFAP, Oiapoque, Brésil 
4 Association !Dsanté, Saint-Georges, Guyane 

Résumé

Introduction

L’Oyapock est le fleuve qui délimite la frontière entre le Brésil et la Guyane. La prévalence du VIH est élevée en Guyane et dans l’État de l’Amapá voisin. L’épidémie y est particulièrement active compte tenu des caractéristiques sociales des habitants de la frontière et des comportements à risque qui y sont associés. L’objectif de l’étude était d’identifier le niveau de connaissance, de stigmatisation et les pratiques lié au risque de contamination par le VIH afin d’adapter les stratégies de prévention dans cette zone stratégique.

Matériels et méthodes

Une étude de type connaissances, attitudes et pratiques sur la santé sexuelle a été menée dans deux villes frontalières française et brésilienne : Saint Georges et Oiapoque. Tous les quartiers ont été inclus, un tirage au sort des rues puis des côtés de rue a été réalisé. Toutes les personnes majeures ont été invitées à répondre au questionnaire disponible en français et en portugais. Un comportement à risque était défini soit comme avoir un partenaire occasionnel ou commercial sans utiliser de préservatif, ou avoir plus de 2 partenaires occasionnels.

Résultats

Au total, 621 personnes (252 coté français et 369 coté brésil) ont participé à l’étude. L’âge médian était de 35,7 ans [34,6–36,7], le sexe ratio H/F de 0,65. L’âge des premiers rapports est de 15,9 ans (min–max 8–36). Plus d’un quart des participants (29 %) n’utilisent pas de préservatifs avec leurs partenaires occasionnels. Le niveau de connaissance est très bas : 60 % des participants pensent (ou ne savent pas répondre) que le VIH se transmet par piqûre de moustique. Un quart (26 %) déclarent être protégé du VIH par un remède traditionnel et 86 % ne connaissent pas le TPE. Les lusophones et ceux qui parlent le français ont de meilleurs niveaux de connaissance que les participants parlant une langue autochtone (p=0,02). Le nombre de moyens d’information différents est associé à une meilleure connaissance (p<0,005). De bonnes connaissances sont liées à une plus grande fréquence de dépistage (p=0,04). Les habitants de la frontière fréquentent indifféremment les centres de dépistage sur chacune des rives du fleuve. La majorité (74 %) a au moins un comportement discriminant vis à vis des personnes vivants avec le VIH, d’autant plus important qu’on parle de proximité d’interactions. Les hommes (p<0,005), les jeunes (p=0,04), ceux ayant des revenus précaires (p=0,03) et ceux qui on fait le moins de tests de dépistage (p<0,005) ont des comportements plus à risque.

Conclusion

Cette étude montre l’importance de développer des campagnes d’information adaptées dans les langues des populations les plus vulnérables. Les populations brésiliennes et françaises partagent les mêmes bas niveaux de connaissances. Les actions de lutte contre les IST en coopération sont à accélérer. L’éducation en santé doit démarrer tôt et dans une approche positive et globale.

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Vol 49 - N° 4S

P. S147 - juin 2019 Retour au numéro
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