La couverture vaccinale pour dTP, grippe et pneumocoque des patients infectés par le VIH reste insuffisante : données de 3 centres - 09/05/19
Résumé |
Introduction |
Les patients vivant avec le VIH (PVVIH) font l’objet de recommandations particulières qui insistent sur la mise à jour des vaccins dont dTP, pneumocoque et grippe. L’objectif de cette étude est d’évaluer la couverture vaccinale (CV) pour ces vaccins des PVVIH suivis dans deux CHU et un CH.
Matériels et méthodes |
Les données de vaccination ont été collectées rétrospectivement dans chaque centre à partir des certificats de vaccination et des dossiers médicaux électroniques. Les patients vus en consultation ont été inclus de janvier à décembre 2015 pour le centre 1, de novembre 2016 à juin 2017 pour le centre 2, et en février 2017 pour le centre 3. Ont été considérés à jour les patients ayant eu un rappel datant de moins de 10 ans pour le dTP, les patients ayant été vaccinés contre la grippe saisonnière lors de la saison en cours ou précédente selon la période de recueil, et les patients ayant reçu une injection de vaccin anti-pneumococcique conjugué suivie d’une injection du vaccin polysaccharidique au moins 2 mois après.
Résultats |
Un total de 1053 PVVIH a été inclus : âge moyen 49,2±11,9 ans, sex ratio H/F : 2,32, taux moyen de CD4 694±319/mm3, charge virale VIH indétectable pour 980 (93,1 %) PVVIH. La présence d’au moins un facteur de risque autre que le VIH pour la vaccination contre la grippe saisonnière et/ou le pneumocoque était retrouvée chez 424 (40,3 %) patients (âge≥à 65 ans, splénectomie, maladie cérébrovasculaire, insuffisances cardiaque, rénale, respiratoire chroniques, diabète, cancer). La CV pour le dTP, le pneumocoque, la grippe était respectivement de 52,6 %, 40,2 %, et 33,2 %. Seuls 13 % des patients étaient à jour des 3 vaccinations. La CV pour le pneumocoque (24,2 % à 43,8 %, p<0,005) et le dTP (de 46 % à 61,6 %, p<0,005) différait entre les 3 centres. Concernant l’âge et le sexe, seul le sexe féminin était associé à une meilleure couverture vaccinale pour le dTP (73,3 % vs 66,8 %, p=0,02). Les patients présentant une comorbidité additionnelle étaient mieux vaccinés contre la grippe que les patients sans (43,9 % vs 37,7 % p=0,045), mais aucune différence significative n’était observée pour le pneumocoque (36,3 % vs 31,2 %, p=0,08). Concernant la grippe, les patients avec une charge virale indétectable étaient plus souvent vaccinés contre la grippe que les patients avec une charge virale détectable (OR=2,3 ; IC 95 % 1,33–4,07). Cette association persiste après ajustement sur le centre, les co-morbidités et le taux de CD4 (OR=2,54 [IC 95 % 1,44–4,5]). Cette association n’a pas été observée pour le pneumocoque et le dTP.
Conclusion |
Ces données confirment que la CV des PVVIH n’est pas optimale. De plus, les comorbidités additionnelles ne semblent pas nettement influencer la couverture vaccinale. Reste à identifier les freins et les facteurs favorisant la vaccination des PVVIH afin d’améliorer cette couverture vaccinale.
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Vol 49 - N° 4S
P. S151 - juin 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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