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Implants péniens et pratiques sanglantes en prison : un sujet de préoccupation en Guyane - 09/05/19

Doi : 10.1016/j.medmal.2019.04.367 
M. Parriault 1, A. Chaponnay 1, C. Cropet 1, V. About 1, R. Pérusseau-Lambert 2, A. Pastre 1, M. Nacher 1, F. Huber 1
1 Centre hospitalier de Cayenne, Cayenne, France 
2 Association Guyanaise de Réduction des Risques, Cayenne, France 

Résumé

Introduction

La Guyane est le département français le plus affecté par le VIH et est également largement impacté par le VHB. En prison, les prévalences du VIH et du VHB fluctuaient autour de 4 % en 2014. Les pratiques sanglantes, telles que la pose d’implants péniens, les tatouages et les piercings sont des pratiques courantes parmi les prisonniers et peuvent accroitre les risques de maladies transmissibles par le sang.

Matériels et méthodes

En 2015 une étude transversale a été conduite à la seule prison de Guyane. Cette étude avait pour objectif d’estimer la prévalence des pratiques sanglantes en prison et s’intéressait plus particulièrement aux implants péniens. Les facteurs associés à la pose d’implants péniens et aux complications éventuelles ont été recherchés.

Résultats

Parmi les 221 hommes incarcérés interrogés, 19 % avaient été tatoués ou avaient fait un piercing en prison, 68 % avaient des implants péniens, parmi lesquels 57 % avaient été posés en prison. Les comportements addictifs, tels que la consommation de cannabis et la dépendance à l’alcool, un âge précoce au premier rapport sexuel et le nombre d’incarcération étaient positivement corrélés au fait d’avoir des implants péniens. À l’inverse, avoir été hospitalisé pour troubles psychiatriques et avoir un score élevé de connaissance vis-à-vis des modes de transmission et de prévention du VIH et des IST étaient négativement corrélés au fait d’avoir des implants péniens. Les implants péniens étaient souvent posés dans de mauvaises conditions d’hygiène, à l’aide d’un couvercle de boîte de conserve, 18 % déclaraient avoir eu des complications au moment de la pose, principalement des hémorragies et des gonflements. Cinquante deux pourcents des hommes interrogés rapportaient des difficultés à utiliser un préservatif suite à la pose de leurs implants péniens.

Conclusion

Nos résultats mettent en lumière une prévalence des pratiques sanglantes, notamment des implants péniens, très élevée ainsi que les risques à plus ou moins long terme liés à ces pratiques. Ils mettent également en avant « l’imprégnation carcérale » comme facteur déterminant de ces pratiques sanglantes. Il est nécessaire de mettre en place des interventions de prévention ciblées, impliquant les prisonniers, qui viseraient à augmenter le niveau de connaissances mais également de mettre en place des mesures plus globales de réduction des risques liés à ces pratiques sanglantes en prison, en passant en premier lieu par une prise en compte de cette problématique dans les recommandations officielles.

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Vol 49 - N° 4S

P. S152 - juin 2019 Retour au numéro
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