Les recommandations HAS sur les maladies vectorielles à tiques proposent une nouvelle entité clinique appelée SPPT (symptomatologie persistante post piqûre de tique). Cependant aucune cause précise n’a pu être associée à cette entité. L’hypothèse de base est que la piqûre de tique pourrait occasionner la transmission d’un agent pathogène à l’origine de symptômes chroniques. Notre objectif était d’établir si des piqûres de tiques ayant été à l’origine de symptômes aigus pouvaient être à l’origine de manifestations persistantes.

Nous avons réalisé une étude observationnelle à partir de patients qui avaient été inclus entre 2010 et 2012 dans une étude diagnostique prospective parce qu’ils présentaient des signes compatibles avec une maladie vectorielle à tique. Nous avons sélectionné 87 patients qui avaient présenté des manifestations aiguës après piqûre de tique avérée. Ils ont été interrogés 6 à 8 ans plus tard, sur les manifestations cliniques survenues à distance de la piqûre initiale et sur la modification de leur comportement par rapport aux piqûres de tiques.

Quarante-huit patients ont répondu au questionnaire : 34 étaient asymptomatiques et estimaient être en bonne santé. Les 14 autres ont été recontactés pour avoir plus de précisions. Six d’entre eux ont développé des symptômes dans les suites de la piqûre. Trois patients présentaient des douleurs de nature mécanique et un patient présentait des manifestations que le patient attribuait à une personnalité hyperanxieuse. Une patiente signalait une asthénie persistante et la dernière présentait des dysesthésies. Une majorité des patients (84,8 %) ont modifié leur comportement après la piqûre de tique en augmentant leur niveau de vigilance. Cinq patients ont arrêté ou diminué leurs activités de plein air, et 5 patients disaient prendre systématiquement des antibiotiques après piqûre de tique.

Les suites d’une piqûre de tique sont en grande majorité sans conséquence à distance. Seuls 2 patients ont gardé des signes fonctionnels à distance de l’épisode initial dont la nature exacte reste mal déterminée, mais sans conséquence sur leur vie sociale. Par contre une majorité de ces patients ont modifié leur attitude en cas de piqûre de tique, avec certains comportements non justifiés. L’impact de la piqûre de tique semble être plus à l’origine de manifestations d’anxiété qu’à l’origine de conséquences somatiques.