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Comparaison des neurosyphilis précoces symptomatiques selon le statut pour le VIH chez 96 patients - 09/05/19

Doi : 10.1016/j.medmal.2019.04.067 
V. Rasoldier 1, J. Gueudry 1, C. Chapuzet 1, B. Bodaghi 2, M. Muraine 1, R. Tubiana 2, L. Paris 2, M. Pestel-Caron 1, F. Caron 1, E. Caumes 2
1 CHU Rouen, Rouen, France 
2 Hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris, France 

Résumé

Introduction

Depuis 20 ans, la syphilis est en recrudescence ainsi que ses formes neurologiques et oculaires. Les données sur l’évolution clinico-biologique des neurosyphilis (NS) selon le statut VIH sont limitées. Les dernières recommandations ne préconisent pas de traiter les NS asymptomatiques (NSA). Or toutes les cohortes de NS incluent les NSA qui constituent 23 % à 45 % des effectifs. L’objectif de cette étude est de d’évaluer et comparer selon le statut VIH les caractéristiques des NS et syphilis oculaires (OS) précoces symptomatiques.

Matériels et méthodes

C’est une étude rétrospective, comparative, bicentrique sur 2 services de maladies infectieuses. Tous les patients ayant présenté entre 2000 et 2016 une NS ou une OS symptomatique étaient inclus. Les NS/OS étaient définies par une sérologie syphilitique positive, la présence de signes cliniques neurologiques (NS) ou oculaires objectivés par l’examen ophtalmologique (OS) et un test tréponémique (TT) positif dans le LCS pour les NS. Les NS tardives étaient exclues.

Résultats

Quatre-vingt-seize patients ont été inclus dont 67 (69 %) OS, 15 (16 %) NS, et 14 (14 %) formes mixtes. Il y avait 48 patients (49 %) infectés par le VIH (VIH+) et 91 hommes (93 %). Les patients VIH+ étaient plus jeunes (41.7±8,7 versus 48±12 ans, p=0,006) et plus souvent homosexuels (77 % versus 41 %, p=0,00048). Parmi les 81 OS, il y avait 43 uvéites postérieures (57 %), 18 panuvéites (22 %), 10 uvéites antérieures (13 %) et 3 névrites optiques (4 %). L’atteinte oculaire bilatérale était plus fréquente dans le groupe VIH+ (62 % (n=24) versus 38 % (n=15), p=0,045). Parmi les 29 NS il y avait 21 atteintes de paires crâniennes (72 %), 7 méningites (24 %). Onze patients (38 %) ont décrit des paresthésies dont quatre pour lesquelles elles étaient le seul symptôme neurologique, associé à une inflammation du LCS. La VIIIe paire crânienne était la plus atteinte (n=16). La positivité d’un TT dans le LCS était plus fréquente chez les patients VIH+ (88 % (n=37) versus 76 % (n=25), p=0,04). L’évolution de l’acuité visuelle était toujours favorable (logMAR 0,7±0,8 initial et 0,1±0,1 à 3 mois), mais 34 % (18/54) et 18 % (7/40) des patients gardaient des séquelles neurologiques ou oculaires à respectivement 6 mois et un an. Il y avait 88 % (43/50) de rémission sérologique à 6 mois et 90 % (37/41) à un an.

Conclusion

Il s’agit de la première étude regroupant les NS symptomatiques. Les patients VIH+ apparaissent être plus sujets aux OS avec atteinte bilatérale, et un TT plus souvent positif dans le LCS. En revanche l’infection par le VIH ne modifie pas l’issue ni le pronostic des NS/OS. Les NS/OS sont de plus en plus fréquentes, avec un taux d’élevé d’OS. Le taux de séquelles élevé après traitement souligne l’importance de la prévention, du dépistage et d’évaluer le bénéfice d’un traitement précoce, voire renforcé.

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Vol 49 - N° 4S

P. S23 - juin 2019 Retour au numéro
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