Evaluation de la stratégie d’arrêt de l’antibiothérapie selon les recommandations de l’ECIL4 chez les patients neutropéniques traités pour une hémopathie maligne : analyse descriptive d’une série de 59 cas - 09/05/19
Résumé |
Introduction |
En cas d’aplasie fébrile, le maintien d’une antibiothérapie à large spectre jusqu’à la sortie d’aplasie était jusqu’à récemment recommandé. L’ECIL4 (European Conference on Infection in Leukaemia) propose, selon certaines modalités, l’arrêt de l’antibiothérapie, chez les patients toujours neutropéniques. L’objectif de cette étude est l’évaluation de cette stratégie chez les patients traités pour une hémopathie maligne.
Matériels et méthodes |
Pendant 1 an, nous avons proposé un arrêt d’antibiotique chez les adultes neutropéniques traités pour une hémopathie maligne dans notre centre selon les recommandations de l’ECIL4 : fièvre non documentée cliniquement ou microbiologiquement, sans signe de gravité initiale, chez les patients apyrétiques depuis au moins 48heures et ayant reçu au minimum 72h d’antibiotiques. Les arrêts d’antibiothérapie ont été validés en RCP hebdomadaire permettant un recueil exhaustif de l’ensemble des patients. Le critère d’évaluation principal était le nombre de jour d’épargne d’antibiotique, défini par le nombre de jour entre la date d’arrêt de l’antibiothérapie et soit la date de sortie d’aplasie, soit la date de récidive fébrile.
Résultats |
Notre institution comprend un service d’hématologie adulte ayant 39 lits d’hospitalisation et réalisant en moyenne 85 allogreffes, 130 autogreffes et 70 inductions de leucémie aiguë par an. Entre 2/2018 et 1/2019, l’arrêt d’antibiothérapie a été réalisé chez 59 patients, en cours d’aplasie majoritairement pour une induction de leucémie aiguë (n=26, 44,1 %) ou une allogreffe de cellules souches hématopoïétiques (n=22, 37,3 %). Les antibiothérapies probabilistes étaient préférentiellement le céfépime (n=43, 72,9 %) ou la piperacilline-tazobactam (n=10, 17 %). Les patients ont reçu en médiane 8jours (4–32) d’antibiotiques avant l’arrêt. L’antibiothérapie a été reprise pour récidive fébrile chez 33 patients (56 %) avec un délai médian de 4jours (int 0–13). Le nombre médian de jours d’épargne d’antibiotique était de 5jours (int 0–24). Quatre patients sont décédés, sans lien avec notre stratégie anti-infectieuse. Chez les 33 patients ayant présentés une récidive fébrile, 4 ont présenté des signes de sévérité mais aucun patient n’a nécessité de transfert en unité de soins intensifs. Une documentation bactériologique a été obtenue en cas de récidive fébrile chez de nombreux patients : infection lié au cathéter à SCN : n=7, bactériémie à BGN : n=9, bactériémie à E. faecalis : n=2, pyélonéphrite à E. coli : n=1 et E. faecalis :n=1.
Conclusion |
L’arrêt d’antibiothérapie chez les patients neutropéniques selon les recommandations de l’ECIL4 est une stratégie réalisable chez les patients d’hématologie permettant une épargne d’antibiotique.
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Vol 49 - N° 4S
P. S24 - juin 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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